Ben Simmons, c’est déjà fort

Ses statistiques en Summer League ne le montrent pas, mais Ben Simmons affiche déjà des qualités exceptionnelles sur le terrain. Le numéro 1 de la Draft a les armes pour devenir le franchise player dont ont besoin les Sixers.

Ben Simmons, c’est déjà fort
La Summer League n’est ni un championnat loisir, ni la compétition la plus intense du monde. Impossible de tirer des conclusions définitives sur les joueurs qui y participent et sur leur destinée en NBA. Néanmoins, les joutes de Las Vegas, d’Orlando et désormais de Salt Lake City permettent généralement de se faire une idée de la mentalité et du sérieux des éléments les plus surveillés du pays. Voir même de leur capacité à répondre aux attentes suscitées par leur statut. Les picks les plus élevés sont scrutés et le moindre signe de faiblesse ou de manque d’implication est guetté. Ben Simmons faisait partie de ces talents attendus au tournant. L’Australien est du genre énigmatique et une curieuse aura l’entoure depuis ses prouesses au lycée. A la fac de Louisiana State, qu’il a choisi de rejoindre au détriment des programmes les plus en vogue du pays, on l’a décrit comme auto-centré et peu concerné par les résultats de son équipe. Une théorie qui a pris de l’ampleur lorsque les Tigers ont échoué dans leur tentative de se qualifier pour le Tournoi NCAA malgré les statistiques démentielles de Simmons. On se demandait alors si les fameuses qualités d’all-around player censées faire partie de l’arsenal du jeune ailier étaient réelles et surtout adaptables au plus haut niveau. Ses premières apparitions estivales ont dissipé une partie des doutes qui l'entouraient.

Une lecture de jeu et un flair effrayants

L'opposition n'est évidemment pas d'une qualité équivalente à celle qui l'attend en NBA. Mais sa volonté d'être le leader technique et le chef d'orchestre des Sixers est criante. Après trois matches dans l'Utah et deux dans le Nevada, on a une idée un peu plus précise de ce dont sera capable le n°1 de la Draft 2016 dans la grande ligue. Zappons les statistiques, elles n'ont que peu d'importance à ce stade de la pré-saison et dans ce contexte. Concentrons-nous sur le sens de la passe et le flair démontrés par l'Australien. Tout n'est pas juste, tout n'est pas propre, mais l'idée et la créativité sont toujours là. Face aux Lakers et au Jazz en particulier, Simmons a mis en lumière sa lecture de jeu sans égale dans cette cuvée 2016. Face aux Lakers et au Jazz, Timothé Luwawu, le rookie français des Sixers, a pu constater que son camarade ne jouait pas uniquement pour sa pomme. Le poste 4 de Philly a un sacré coup d'oeil malgré son gabarit et aime dicter le tempo à la manière d'un "point forward" avant de trouver le décalage et la faille dans les défenses adverses. http://www.dailymotion.com/video/x4k07mi_ben-simmons-est-deja-une-machine-a-caviars_sport http://www.dailymotion.com/video/x4k07th_la-passe-geniale-de-ben-simmons-pour-timothe-luwawu_sport [caption id="attachment_324245" align="alignright" width="318"] SLAM avait choisi de représenter la filiation entre Simmons et LeBron en couverture.[/caption] Pas encore complètement à l'aise avec son shoot (ses détracteurs prédisent qu'il n'en développera jamais un fiable), Simmons a tout de même réussi à exploiter quelques positions ouvertes, notamment dimanche face aux Bulls. Face à cette lacune qui n'en sera peut-être plus une dans quelques années, le natif de Melbourne tente de s'affirmer dans l'attaque du panier et l'orchestration du jeu, deux secteurs où il est très en avance sur ses concurrents potentiels pour le titre de rookie de l'année. Un profil qui n'est pas sans rappeler celui de l'icône à laquelle il est le plus souvent comparé : un certain LeBron James. Ben Simmons a déjà noué des liens privilégiés avec le "Chosen One" et reçu quelques précieux conseils de la part de son mentor. Sur le terrain, la filiation est assez flagrante malgré les 5 centimètres de différence entre les deux hommes.
"Ben est un mini-LeBron. Si on considère que LeBron est l'un des 10 meilleurs joueurs de tous les temps, ça en dit long sur ce que Ben peut faire", a salué Denzel Valentine, le rookie des Chicago Bulls sur ESPN.
Pour d'autres jeunes joueurs, débarquer en NBA avec cette étiquette serait probablement un poids trop écrasant pour s'exprimer correctement. Si Ben Simmons est perfectible, le garçon est préparé à cette exposition depuis des années et ses interventions médiatiques respirent la confiance en soi et la sérénité. Sous les ordres de Brett Brown, qui a enfin à sa disposition un talent capable de sortir progressivement les Sixers de la médiocrité, l'Australien a toutes les chances de progresser à vitesse grand V et, peut-être, de devenir le "joueur générationnel" que chaque équipe rêve de posséder. La route est longue, mais Simmons semble déjà savoir de quelle manière l'emprunter.

Ses stats en Summer League

vs Boston : 10 points, 8 rebonds et 5 passes à 2/9 en 23 minutes. vs LA : 8 points, 10 rebonds, 8 passes, 3 interceptions, 2 contres, 7 turnovers en 30 minutes. vs Utah : 6 points, 6 passes et 7 rebonds en 29 minutes. vs Chicago : 18 points, 3 rebonds et 2 passes en 29 minutes