Ben Simmons a-t-il vraiment tort de refuser les workouts ?

Aucune équipe NBA ne verra Ben Simmons à l'oeuvre d'ici la draft. Une stratégie logique ou néfaste pour le prodige australien ?

Ben Simmons a-t-il vraiment tort de refuser les workouts ?
Ben Simmons, par le biais de ses représentants de l’agence Klutch Sports, a pris la décision de n’effectuer aucun workout avant la draft NBA. Les franchises susceptibles de le sélectionner - les Philadelphie Sixers et les Los Angeles Lakers - n’auront donc pas la possibilité de s’entretenir en privé avec le prodige australien présenté comme le meilleur joueur de la cuvée. C’est justement parce qu’il est déjà tout en haut que Simmons n’a pas d’intérêt à passer des essais quelques jours avant la draft. Les workouts privés et les interviews sont des tremplins pour des joueurs cherchant à faire monter leur cote. Ils n’ont pas de sens pour un joueur déjà au sommet. C’est justement dans le but de déloger son principal concurrent que Brandon Ingram, attendu en deuxième position de la draft, s’est rendu à Los Angeles et à Philadelphie pour effectuer quelques drills et pour rencontrer les dirigeants des deux organisations. La décision de Ben Simmons peut agacer car elle témoigne d’une certaine arrogance - pas nécessairement négative. C’est une façon d’affirmer qu’il est bel et bien le numéro un de cette draft, un statut auquel il serait attaché selon les dires de Bryan Colangelo, le GM des Sixers. Le first pick est prestigieux et ce statut s’accompagne d’un salaire plus important que celui des autres joueurs draftés.

Kevin Hart allume Ben Simmons

http://www.dailymotion.com/video/x4gr9tk_kevin-hart-allume-ben-simmons-pour-avoir-refuse-les-workouts-avec-les-sixers_sport Mais cet excès d’estime de soi déguise peut-être justement un manque de confiance. Le shoot est l’un des points faibles de Ben Simmons est les workouts privés - donc seul - reposent essentiellement sur des exercices de tirs et des interviews. Le jeune homme a été critiqué en mars dernier pour son manque d’engagement et de détermination dans sa quête de qualifier LSU pour la March Madness. Il pourrait rassurer son monde en faisant forte impression lors d’un essai, ce qui ajouterait une touche charismatique à son arrivée en NBA. C’est en quelque sorte ce que réclamait Kevin Hart (et d’autres) sur le plateau de The Jump. Bien sûr qu’il est plus glorieux de a) faire preuve d’humilité ou b) à défaut, de se comporter comme le meilleur joueur en faisant saliver les scouts et les dirigeants lors d’un workout. Mais la NBA est un business et, sans être vraiment au coeur de ce business, il est parfois difficile de prendre du recul pour comprendre les motivations des joueurs et des agents qui gèrent aussi une carrière professionnelle et des millions de dollars. Il suffit d’un jour sans ou d’un mauvais entraînement lors d’un essai pour que la cote de Simmons en prenne un coup. Surtout que Colangelo et les Sixers prétendent « changer d’avis tous les jours » au sujet de leur choix de draft. Un simple bluff ? Les rumeurs spéculent sur une arrivée de Ben Simmons à Philadelphie depuis le jour où la franchise a mis la main sur le premier choix de draft le 17 mai dernier. L’Australien se serait même préparé à jouer pour les Sixers.

Max Kellerman traite Bryan Colangelo de "pleureuse"

http://www.dailymotion.com/video/x4gr9tj_max-kellerman-calls-76ers-gm-a-cry-baby_sport Il profite simplement de sa position de force, ce qui a le don d’agacer les dirigeants obligés de constater qu’ils n’ont que peu de levier sur les choix d’un joueur qui n’a même pas encore disputé le moindre match dans la ligue. Philadelphie peut toujours sélectionner Brandon Ingram mais Colangelo, déjà raillé pour avoir choisi Andrea Bargnani en première position de la draft par le passé, peut-il se permettre de jouer sa réputation en laissant passer le plus gros poisson de la cuvée ? N’oublions pas, une nouvelle fois, qu’au-delà des intérêts des franchises, ces gars-là - joueurs, dirigeants - gèrent leur carrière, leur gagne-pain. Sans le coup de pousse de son père, le fils Colangelo ne serait sans doute plus sur le circuit. Relancer les Sixers est peut-être l’une de ses dernières opportunités. Si l’organisation se fait confiance, elle devrait drafter Ben Simmons. Brandon Ingram est le choix le plus sûr : il comblerait un vide dans l’effectif avec son adresse extérieure, il est jeune, il a du potentiel et il a fait forte impression lors de son workout. Mais il n’est peut-être pas le meilleur choix. La majorité des scouts qualifient Simmons « de talent extraordinaire » et il est comparé à des joueurs comme LeBron James, Giannis Antetokounmpo, Blake Griffin et Lamar Odom. Bien encadré, il pourrait se développer en leader et en superstar. Bien épaulé, il pourrait travailler ses lacunes et mettre à profit ses nombreuses qualités sur le parquet. Finalement, c’est aux Sixers de se regarder dans une glace, de s’analyser et de se demander s’ils ont les atouts et le personnel pour développer son potentiel et non à Simmons de venir amuser la galerie en tapant quelques shoots et quelques crossovers devant des mecs en survêts et en costards.