Tous ceux qui ont suivi les Knicks depuis le début des années 2000 peuvent en témoigner. La Linsanity, cette folie qui s'est emparée de New York pendant quelques semaines autour de Jeremy Lin en 2011, est la période la plus intense qu'ils ont connue, indépendamment des résultats collectifs. Jamais, depuis, les fans ne se sont autant entichés d'un joueur en particulier. Il faut dire que l'histoire est digne d'un film et que celle-ci a causé des remous que l'on devinait mais dont a que partiellement eu les détails.
Baron Davis était dans l'équipe cette années-là et a vécu de près l'explosion de Jeremy Lin, mais aussi le souci hiérarchique et médiatique survenu avec Carmelo Anthony, blessé au moment où le meneur sorti de nulle part a démarré son run court mais légendaire. Voici ses souvenirs de l'époque, racontés dans le Bootleg Kev Podcast ce weekend.
"Mon casier était à côté de celui de Jeremy Lin. Il y avait 150 journalistes dans le vestiaire à chaque fois, on était obligés de quitter la pièce et de se changer ailleurs. Chaque interview d'après match dans le vestiaire était comme une conférence de presse. Il y avait trop de monde.
Mon dos était flingué et Jeremy était censé jouer le temps que je me remette. Si j'avais été en bonne santé, on n'aurait peut-être jamais vu la Linsanity. Avant que ça n'arrive, Melo portait l'équipe mais on perdait souvent de 5-6 points. On n'avait pas de meneur. Mike Bibby était sur la fin, Tony Douglas n'était pas vraiment un meneur, Iman Shumpert était arrière et rookie... Puis il s'est passé ce bordel étrange.
On s'est mis à surfer sur l'incroyable vague de la Linsanity pendant que Melo était blessé. On a gagné 5-6 matches de suite, puis au moment où il est revenu, Jeremy était devenu la plus grande star du monde. Du monde ! Rien à foutre de New York, c'était partout ! Il est passé d'être personne à devenir le visage de la NBA. On sortait du lockout et il fallait que quelque chose se passe.
Jeremy Lin est devenu plus gros que Melo sur le plan médiatique et ça a eu des tensions dans notre manière de jouer. C'était toujours l'équipe de Melo, il était l'alpha dog, le go to guy, mais l'attention était sur Jeremy".
Finalement, Lin s'est blessé avant les playoffs et n'a pas été retenu par les Knicks, qui l'ont laissé signer avec les Rockets, notamment sous la pression de l'agence en charge des intérêts de Carmelo Anthony. On ne saura jamais s'il aurait réussi à confirmer à New York, mais la légende de Jeremy Lin est intacte.
Jeremy Lin a 34 ans, le documentaire sur la Linsanity est toujours aussi fou