Le Miami Heat s’est battu jusqu’à la dernière minute du Game 7 face aux Boston Celtics, mais l’issue ne peut être que décevante pour cette équipe qui visait le titre. Alors, maintenant que le groupe a été éliminé, vient le temps des blâmes. S’il est difficile de reprocher sa série à Jimmy Butler, de nombreux membres du collectif ne se sont pas montrés à la hauteur des attentes. Parmi eux, Bam Adebayo.
En 2020, face à Boston en finales de conférence, le pivot s’était révélé particulièrement dominant en 2020. Ses 21,8 points, 11 rebonds et 5,2 passes de moyenne avaient fait toute la différence à l’époque. Surtout, comment oublier son contre épique sur Jayson Tatum pour offrir la victoire aux siens ? Cette année, ce n’est pas tout à fait le même Bam Adebayo qui s’est présenté contre les Celtics au même stade de la compétition.
Un Bam Adebayo moins impactant que d’habitude
15 points à 59,5 % au tir, 8,4 rebonds et 2,6 passes de moyenne sur les sept matchs. Difficile de dire que la série du pivot a été un échec à proprement parler. Toutefois, elle n’a pas été aussi bonne que ce que nous pouvions attendre d’un joueur de ce calibre — surtout en gardant 2020 en tête.
L’intérieur du Heat a eu beaucoup de mal à peser sur le jeu. Les statistiques avancées le montrent : son impact a été bien moins important que ce que nous aurions pu prédire. Sur les 75 minutes qu’Adebayo n’a pas jouées dans la série, Miami n’a perdu que 1,4 de Net Rating (différence entre les points marqués et les points encaissés sur 100 possessions). Une différence extrêmement faible pour un joueur dont la contribution est d’ordinaire essentielle.
Au rebond, son équipe s’en est même mieux sortie sans lui. Le Heat a récupéré 48 % des rebonds avec Adebayo sur le terrain, contre 51,6 % quand il était sur le banc. Des chiffres encore une fois surprenants pour celui qui est sans conteste le meilleur rebondeur du collectif cette année.
Bam a surtout eu beaucoup de mal à trouver des opportunités au scoring dans cette série. Lui qui n’a pas l’habitude de créer son propre tir s’est retrouvé trop limité pour faire la différence dans ce contexte.
Il était finalement assez peu impliqué dans le jeu offensif du Heat, malgré les lacunes des shooters de l’équipe. En sortant du terrain après l’élimination des siens, le pivot a laissé libre cours à sa frustration avec un « f*ck » et un geste qui en disent long.
Bam ripped his jersey at the end of Game 7 😱 pic.twitter.com/jpce0AYKpK
— ESPN (@espn) May 30, 2022
Une responsabilité partagée
Aucun fan n’a envie de voir l’un des joueurs les plus importants de son équipe déchirer son maillot. Cependant, compte tenu des circonstances, on peut clairement comprendre Adebayo. De même, on peut plus facilement comprendre la série du pivot en la replaçant dans un contexte collectif.
Bam Adebayo n’est pas un intérieur qui a l’habitude de créer ses propres opportunités. Habitué aux alley-oops au au pick-and-roll, il a plutôt l’habitude de terminer les actions offensives que de les initier. La blessure de Kyle Lowry, qui a eu beaucoup de mal à déployer son jeu sur cette série, explique en partie les résultats mitigés du pivot.
Aussi, les tireurs du Heat n’ont pas été au rendez-vous sur cette série. Notamment privé de Tyler Herro pendant la majorité du temps, Miami a eu de véritables problèmes d’adresse sur les sept matchs. En témoignent leurs 30 % à trois points de moyenne, ainsi que leur mémorable 7-45 derrière la ligne dans le Game 6. Les Celtics ont ainsi pu resserrer leur défense, ce qui s’est révélé particulièrement pénible pour Adebayo dans cette série.
Il faut également rendre à César ce qui est à César. Après tout, le Heat n’était pas la seule équipe à jouer dans ces finales de conférence. Le secteur intérieur de Boston, essentiellement Al Horford et Robert Williams, a réalisé un excellent travail défensif. Adebayo s’est heurté à un véritable mur, qui avait déjà gêné Giannis Antetokounmpo dans la série précédente.
Beaucoup de facteurs ont rendu les choses beaucoup plus compliquées que prévu pour Bam Adebayo. Difficile, donc, de réellement lui en vouloir pour cet échec. Mais pour un si grand compétiteur, passer à un match des Finales NBA ne peut être qu’une déception.
« Tu te bats très dur pendant toute la saison. Tu as des hauts et des bas, des blessures, on ne te respecte pas et tu trouves quand même un moyen de t’approcher si près du but. C’est dur », regrette-t-il en conférence de presse.
Adebayo est l’une des pièces centrales du projet du Heat. Sous contrat jusqu’en 2026, la franchise de Pat Riley compte sur lui pour apporter un titre à Miami. Le pivot doit se nourrir de cet échec pour devenir meilleur. L’été sera l’occasion de travailler sur ce qui lui a fait défaut dans cette série.
Les Celtics décrochent le game 7 et retrouvent les Finales 12 ans après !