Un peu de fraîcheur dans le monde de la sneaker. Au placard les Air Force, les Reebok Club, on est tombés sur cette pépite : la Autry Medallist.
Autry ? Une marque fondée en 1982 à Dallas, qui, à l’époque, sortait des sneakers performance qui cartonnaient. La marque a dormi quelques années pour être relancée l’an dernier, et c’est une excellente nouvelle. Pourquoi ?
D’abord parce qu’elle est unisexe, et qu’on peut la porter avec à peu près tout : un jean, un short, un pantalon de costume… Honnêtement c’est la shoe qu’on met parce qu’on se sent bien dedans – cuir de très bonne qualité et grand confort pour le pied – et qu’elle se démarque. Elle est discrète mais se fait souvent remarquer : « C’est quoi ce drapeau américain sur le côté ? », m’a-t-on souvent demandé.
Pour Régis Billart, qui a accompagné la relance de l’image de la marque, « c’est l’approche less is more de la chaussure, l’alliance entre nostalgie nord-américaine et savoir-faire européen qui la démarque des autres sneakers. »
Pour ce sneakerhead, patron de l’Agence (une agence de communication dans la mode), Autry est une espèce de machine à remonter dans le temps.
« Quand Nike et Reebok ont pu se développer dans les années 80, Autry a, quant à elle, été mise en sommeil à la mort de son fondateur, Jim Autry. »
Quelques décennies plus tard, on hérite donc d’une chaussure dont la ligne n’a pas bougé, et dont les matériaux sont toujours aussi nobles.
C’est une chaussure de connaisseur, vendue dans des boutiques qui attachent un soin particulier au choix des marques vendues. Vous ne la trouverez pas chez Foot Locker ou Courir, et c’est tant mieux. C’est donc l’occasion de faire un focus sur Basalt, l’un des shops – lillois - qui référence la Autry Medallist, histoire de prendre la température du monde de la sneaker.
Interview d’Alexandre Amdour, de Basalt shoes
BasketSession : C’est quoi la philosophie de Basalt?
Alexandre Amdour : Elle est simple, c'est celle d'une PME familiale qui se veut en opposition avec les supermarchés de la shoes, on ne s'inscrit pas dans une gamme précise, on cherche juste à être cohérent de notre choix, mode, cool, pépites dénichées, et on essaie de garder sur le web un contact et un conseil comme sur le physique.
BS : Lille est-elle une ville qui s’y connaît en sneakers?
AA : Lille est un gros marché pour les sneakers, c’est une ville étudiante, donc à fortiori une ville très cliente et très pointue sur les sneakers.
BS : Les sneakers deviennent des oeuvres d’art pour certaines, il y a une bulle sur internet, comment un shop comme Basalt fait pour se démarquer?
AA : Ce n'est jamais évident, la concurrence est rude, on essaie d'être toujours dans les starting-blocks pour trouver LA nouvelle marque, mais il faut qu’elle nous corresponde, sans tomber dans le mainstream. C’est une sorte de circuit alternatif de la sneaker, à côté des marques généralistes.
BS : Pourquoi proposer des marques comme Autry, n’est-ce pas risqué?
AA : Il y a toujours un risque et c'est là tout le piquant et l'intérêt du job, sinon on risque de s’éteindre, enfin peut-être pas mais on s'ennuie... Pour être honnête, avec Autry on était sûr à 99% que cela marcherait, le design, la qualité, l'histoire, tous les ingrédients étaient là pour faire d'Autry un hit.
BS : Autry, ça représente quoi pour vous? Pourquoi l’avoir choisie?
AA : Autry c'est le confluent entre la shoe sport et la sneaker ville, elles se portent aussi bien chics que très sportives. La sneaker vintage par excellence, avec sa petite histoire, aux US en plus ! Qui est le pays de référence pour la sneaker.
BS : Lorsque vous faites vos choix de marques et de modèles pour la saison, qu’est-ce qui prime? Les matériaux ? L’éthique de production ?
AA : La première chose est forcément le design, on y vient parce qu'on aime le look, et comme BASALT est une boîte familiale qui a plus de 35 ans, on regarde les matières, la fabrication, la production car nous avons baigné dans cet univers un peu 'old school' de chausseurs, et si la prod ne tient pas la route, on ne la vendra pas. Maintenant les choses évoluent et nous avec. On regarde de très près l'éco-responsabilité, le développement de nouvelles matières comme les cuirs végan etc, le consommateur y est de plus en plus sensible et nous aussi.
BS : Est-ce que le made in France comme le fait Zespa parle à vos clients? Pourquoi selon vous?
AA : Le made in France est l'argument qui va faire basculer vers l'achat, par chauvinisme peut-être, mais surtout parce que le MIF est une certitude de qualité, nous serons toujours derrière les projets et les premiers supporters de cette démarche malheureusement trop rare !
BS : La sneaker parfaite, c’est une sneaker qui...
AA : Fait vibrer tout simplement…