Pour Austin Reaves, jouer dur chaque soir, c’est normal. C’est son gagne-pain. Il ne connaît pas d’autres façons de faire.
« Je suis le meilleur nulle part mais je suis bon à beaucoup de choses différentes », explique le jeune homme.
Son intensité, son « hustle », sautent aux yeux. Il va courir, se battre et ne reculer devant personne. Josh Green, à qui il a balancé plusieurs « je vais te casser la gueule » après un début d’altercation, peut témoigner.
Austin Reaves menace Josh Green : “Je vais te défoncer”
« On l’a vu jouer dans des gymnases et à des workouts, il n’avait pas peur de tenter sa chance et de scorer. Il défendait des mecs plus petits, des mecs plus grands. Il n’avait pas peur. C’est juste un pur hooper. Il adore jouer. Et ça se voit dans sa manière de bosser son jeu, ce qui lui permet de devenir ce qu’il est en train de devenir, à savoir un basketteur régulier au plus haut niveau. Mais le premier truc qui est ressorti, c’est sa confiance en lui », se souvient Darvin Ham.
Présenté comme ça, ça donne typiquement le cliché du mec originaire d’un état de ploucs – l’Arkansas en l’occurrence – passé par une petite fac (Wichita State dans l’Oklahoma) qui débarque en NBA sans avoir été drafté et finit par gagner sa place à la sueur de son froid en se coltinant les sales corvées. Et c’est un peu ça. C’est un aspect évident de sa personnalité en tant qu’homme et un tant que joueur. D’une certaine manière, il suit les traces d’Alex Caruso, l’ancienne coqueluche du public californien. Il assure le relais.
What a performance by Austin Reaves ‼️
35 PTS (career-high)
6 REB
6 AST
W pic.twitter.com/uVPAFN2OjZ— NBA (@NBA) March 20, 2023
Mais Austin Reaves, ce n’est sans doute pas que ça. Ses performances laissent penser que l’arrière de 24 ans est un winner, certes, mais aussi peut-être plus que ça, bien que ce soit suffisant. Ses 35 points passés contre le Orlando Magic sont intéressants sur de nombreux points. Déjà dans la manière. Il s’est comporté en patron en inscrivant 13 points dans le quatrième quart-temps dont les 10 derniers des Los Angeles Lakers en l’espace de 90 secondes pour valider la victoire des siens. Le tout sous les chants des « MVP, MVP » de la Cryptoarena.com.
« Bien sûr que je suis pas un mec de calibre MVP mais c’est vraiment spécial pour moi de voir que le public reconnaît ce que je fais », confie l’intéressé.
Il n’est pas un MVP et sans doute pas un All-Star en puissance mais… il y a un scénario où Reaves se développe en vrai joueur consistant des deux côtés du terrain dans cette ligue. Un titulaire en puissance – il sort pour l’instant du banc – capable d’apporter facilement une bonne quinzaine de points par match pendant plusieurs années.
« Je trouve qu’il a joué comme il le fait d’habitude. Il a été clutch, il a attaqué le cercle et il a provoqué des fautes. Il a été génial », poursuit Ham.
Un peu trop facilement étiqueté comme un sniper extérieur – et c’est vrai qu’il n’est pas maladroit puisqu’il convertit 38% de ses tentatives derrière l’arc cette saison – Austin Reaves est en réalité un joueur attiré par le cerce, dynamique balle en main, comme peuvent l’être une grande partie des scoreurs de cette ligue. Il joue déjà des picks-and-roll avec Anthony Davis et il possède une belle touche en flotteur en tête de raquette. Surtout, il sait comment pousser les défenseurs à la faute.
Le bonhomme raconte s’être inspiré de James Harden et de Trae Young, deux All-Stars. Il le fait avec brio. Il a par exemple tiré 18 lancers-francs la nuit dernière. Ça aussi, c’est la marque des… patrons de cette ligue. Il a évidemment des limites. Physiques et techniques. Mais les Lakers ont fait une excellente pioche en le signant de nulle part l’an passé. Une pioche peut-être encore meilleure que ce qu’il n’y paraît. Ils tiennent sans doute l’un des joueurs autours desquels ils pourront bâtir l’équipe – pas en tant que pièce centrale mais en membre important du projet – dans le futur.