Comment les Celtics et les Warriors vont se disputer Anthony Davis

Anthony Davis est l'objet de toutes les convoitises. Et il fait déjà fantasmer les deux super puissances de la NBA, les Boston Celtics et les Golden State Warriors.

Comment les Celtics et les Warriors vont se disputer Anthony Davis
Avant d’éventuellement s’affronter un de ces jours prochains en finales NBA (dès juin ?), les Boston Celtics et les Golden State Warriors se préparent déjà à se livrer une belle bataille en coulisses. Elle est dépassée, la rivalité entre les Californiens et des Cleveland Cavaliers vieillissants. LeBron James domine son sujet mais il est bien le seul dans l’Ohio et sa franchise semble plus proche de l’auto-implosion que du sacre suprême. Le(s) prochain(s) duel(s) épique(s) seront ceux que Stephen Curry, Kevin Durant et compagnie mèneront contre leurs jeunes disciples*, les Kyrie Irving, Jaylen Brown, Jayson Tatum, etc. Mais pour prendre déjà l’ascendant l’une sur l’autre, les deux organisations travaillent sur un premier dossier aussi gigantesque que les bras de l’intéressé. Un certain Anthony Davis. * : Les Philadelphie Sixers peuvent eux aussi faire figure d’équipe du futur de la NBA mais les Boston Celtics semblent avoir au moins trois bonnes années d’avance en termes d’expérience des playoffs, de construction de jeu, de développement, etc. L’homme le plus chaud du moment était justement de passage dans le Massachussetts cette nuit. Et ce ne sont pas les Pelicans mais bien les Celtics qui y ont laissé des plumes, dépouillés par les 45 points et 16 rebonds de la superstar qui fait le plus fantasmer les GM – et les médecins – depuis son arrivée en NBA. Et les rêves finiront peut-être par devenir réalités, du moins pour l’heureux élu qui parviendra à brosser le mono-sourcil dans le sens du poil. Parce que Davis est perçu comme le prochain grand joueur à changer d’équipe. Les dirigeants sont tellement persuadés de sa future disponibilité que le nom du bonhomme circule parmi le flot des rumeurs depuis deux piges ! Alors que son contrat n’expire qu’en 2021 – avec une option pour se tailler dès 2020 ! Encore deux ans et quelques mois à attendre avant la décision de l’intérieur de 24 balais. S’il n’est pas transféré avant, bien entendu. La possibilité qu’un échange soit mis en place a fini par intriguer l’intéressé lui-même. Il s’est renseigné auprès de son propre GM. Et les déclarations de Davis sur le sujet ne rassureront probablement pas les Pelicans. « Il (Dell Demps, le GM en question) m’a dit que Boston avait appelé mais qu’il ne se passerait rien. En même temps, vous voyez bien comment les organisations traitent les joueurs. DeMarcus [Cousins] m’a dit que les Kings lui avaient assuré la même chose puis ils l’ont échangé. Isaiah [Thomas] a mené son équipe en finales de Conférence et il a été transféré. Ensuite, vous vous posez des questions. Cette franchise assure-t-elle vraiment mes arrières ? » « (…) Je veux gagner. C’est ça le plus important. Personne ne gagne en NBA sans avoir trois ou quatre All-Stars. Regardez les Warriors, Cleveland, Boston. Les Celtics perdent Gordon Hayward mais ils continuent à bien jouer. Les Warriors ont KD, Steph, Klay, Dray. Ils jouent tellement bien ensemble. Ils font bouger la balle et s’en fichent de savoir qui marque les points. » Quatre choses primordiales à retenir de ce coup de vapeur délivré par Anthony Davis : 1) Il doute de la loyauté de sa propre franchise. 2) Il n’est pas opposé aux associations de superstars et comprend que cela fait partie du paysage NBA actuel. 3) Son admiration pour les Warriors est à peine masquée. 4) Il sait que Boston le veut et il apprécie l’équipe des Celtics qu’il considère parmi les plus fortes de la ligue. Les deux franchises qui ressortent le plus souvent dans ces mots ? Boston, Golden State. Le voilà, notre duel. Déjà, il faut comprendre que ces discussions ne sont vraiment pas nouvelles. Avant que Kevin Durant rejoigne Oakland. Avant que Kyrie Irving débarque dans le Massachussetts. Les deux organisations – leurs dirigeants, leurs supporteurs – évoquent cette possibilité depuis un moment. Avec chacune des arguments différents pour capture l’albatros le plus terrifiant (après Pierre le pélican*) du pays. * : Nous avons déjà faite la blague une bonne centaine de fois mais comment se lasser de cette mascotte hideuse et effrayante créée par les Pelicans lors de leur changement de nom. Genre dix personnes honnêtes et armées de bonnes intentions ont sérieusement validé ce design ?

Anthony Davis à Boston, un transfert seulement

C’est complètement dingue de se dire qu’en plus de caracoler en tête de la Conférence Est et de compter sur des jeunes très prometteurs, les Boston Celtics sont aussi ceux qui disposent du plus grand nombre d’assets à aligner en cas de mise aux enchères d’une superstar. Et ce trésor de guerre, Danny Ainge a été réticent à y toucher. Peut-être simplement parce que le Président le plus rusé de la ligue attendait son Graal. Son Anthony Davis. Il a couvé ses picks comme Gollum protège son précieux. Il lui en reste un paquet, d’autres étant depuis convertis en Kyrie Irving, Jaylen Brown ou Jayson Tatum. Petit zoom sur le matos :
  • Le pick 2018 des Los Angeles Lakers s’il est compris entre la deuxième et la cinquième place (incluses)
  • Si jamais Philadelphia hérite du pick 2018 des Lakers, alors Boston récupérera le meilleur pick à choisir entre le choix 2019 des Sixers ou des Kings
  • Le pick 2019 des Los Angeles Clippers, protégé 1-14 en 2019 et 2020
  • Le pick 2019 des Memphis Grizzlies, protégé 1-8 en 2019, 1-6 en 2020 et non protégé en 2021
  • Tous leurs choix de draft
Autant d’atouts que les Celtics seront prêts à lâcher si Davis venait à se retrouver sur le marché. Une sacrée condition. Les Pelicans ne se mettront pas à distribuer leur plus grand talent. Jamais. Sauf, sauf, sauf… sauf s’il finit par lui-même clairement indiquer qu’il souhaite se barrer. Comme l’ont fait Kyrie Irving, Carmelo Anthony et Paul George, les trois derniers All-Stars échangés avant l’expiration de leur contrat l’été dernier. Il n’y a que dos au mur que les franchises se résignent à céder leur boss en espérant obtenir le maximum d’assets en échange. Et l’histoire récente le prouve à nouveau : pour vraiment obtenir du lourd, mieux vaut ne pas attendre que le contrat du joueur en question soit au bord de l’expiration. Les Indiana Pacers ont récupéré Domantas Sabonis et Victor Oladipo pour un PG à douze mois de sa free agency. Aucun pick. L’explosion de « Dee-po » a donné une autre saveur au deal. Mais cela reste pauvre pour un package incluant l’un des quinze meilleurs joueurs au monde. Ne parlons même pas de Melo. Kyrie, à deux ans de l’expiration de son contrat, a rapporté un peu plus aux Cleveland Cavaliers : Isaiah Thomas, Ante Zizic, Jae Crowder, le pick 2018 des Brooklyn Nets et un bout de hanche d’IT. Si Davis, lassé par les défaites ou frustré par un éventuel départ de DeMarcus Cousins – là encore, ce sont deux hypothèses assez vagues, réclame son transfert, les Celtics seront en pole position. Mais le temps passe. Et le temps est l’allié des Golden State Warriors.

Les Dubs draguent déjà Anthony Davis

Cette semaine, Tim Kawakami, insider légendaire de la franchise de la Baie, présentait l’intérêt des Warriors pour Anthony Davis. Le patron de The Athletic avait fait de même pour Kevin Durant plusieurs années avant l’arrivée effective de KD. Ça classe un CV. Mais la théorie de Kawakami, qui avance notamment la volonté de Joe Lacob, le proprio, de rester agressif sur le marché des principaux free agents, circule depuis un moment du côté d’Oakland. Evidemment que les supporteurs des Warriors ne sont pas des sources crédibles ou légitimes. Mais en attendant, A.D. leur donne des raisons d’y croire à chaque fois qu’il parle de Golden State. Son jersey préféré ? GS. Sa salle préférée ? L’Oracle Arena. Il n’est absolument pas improbable que Draymond Green, Andre Iguodala ou Stephen Curry, les ambassadeurs de l’organisation, aient déjà commencé leur entreprise de séduction. Soit pendant les festivités type All-Star Weekend. Soit pendant l’été. Ou même pendant les nombreuses rencontres entre les deux équipes de la Conférence Ouest. Curry et Davis, notamment, s’apprécient particulièrement. La connexion est faible, certes. Mais elle est réelle. Maintenant, passons au concret : comment la franchise pourrait-elle seulement mettre en place un plan aussi démoniaque ? Si les Warriors ont des haters (et des fans !) aujourd’hui, imaginez seulement s’ils signaient le Big Man le plus dominant de sa génération (désolé KAT, Embiid, etc.) Pour l’ajouter à l’effectif, Golden State devra sacrifier l’un des membres de son quatuor magique. La cible est déjà toute trouvée : Klay Thompson. L’arrière All-Star adore la franchise et la ville et il y a plus de chances qu’il prolonge aux Warriors en 2019. Mais de nombreuses franchises – Sixers, Lakers – sont convaincus de pouvoir le recruter à ce moment-là. Son départ laisserait l’espace nécessaire sous le Cap (avec évidemment des mouvements mineurs autour) pour Davis. S’il prolonge en 2019, les dirigeants peuvent toujours le transférer l’année d’après. Pourquoi pas même aux Pelicans dans le cas d’un sign&trade. Ce serait certainement difficile à avaler pour Thompson. Mais la NBA est un business. Et les Warriors comme les Celtics le savent mieux que quiconque. Pour rester sur les devants de la scène, il faut savoir lever la tête et regarder au loin. Avoir des coups d’avance. Préparez déjà la bataille pour Anthony Davis.