Quand un joueur retrouve son ancien public après une séparation difficile, il a tendance à souligner le fait que ce n’est qu’un match comme les autres. Pas Anthony Davis. L’intérieur All-Star a été plutôt honnête avant de disputer sa première rencontre à New Orleans… sous les couleurs de Los Angeles. Un grand retour pour la star draftée par les Pelicans en 2012 et qui n’a connu qu’une seule franchise avant de forcer son transfert vers les Lakers.
« Il y aura différentes émotions quand je vais revenir. Parce que nous avons vécu six saisons et demie géniales puis nous nous sommes pris la tête lors de la dernière moitié de la septième année », confiait A.D. à Shams Charania il y a en mois en faisant référence à sa requête de quitter les Pelicans en février 2019, qui a mené à son transfert… en juillet. « Je sais que les fans vont me siffler. Ils le faisaient déjà quand j’étais encore là. Mais ça va être amusant pour moi. »
Ça n’y a pas manqué. Le jeune homme de 26 ans a effectivement été copieusement sifflé et hué pour ses retrouvailles avec le Smoothie King Center. Mais la haine a été l’essence de sa performance. C’est comme s’il avait été transcendé par cette atmosphère tendue. Il a terminé avec 41 points au compteur, à 15 sur 30 aux tirs. Sa prestation la plus prolifique de la saison. Cerise sur le gâteau, les Lakers ont remonté un handicap de dix points dans le dernier quart temps pour finalement s’imposer de justesse (114-110). Davis a inscrit les trois derniers points du match sur la ligne des lancers-francs, dont les deux derniers après une interception décisive à cinq secondes du buzzer.
Anthony Davis , ça valait le coup
Une réponse au public qui le conspue. Un public qui estime que le natif de Chicago ne s’est jamais vraiment senti chez lui en Louisiane alors que lui jure le contraire. Peu importe maintenant. La relation est brisée et elle est loin d’être réparée. Ce carton, en plus, rappelle finalement à l’organisation de New Orleans ce qu’elle a perdu. Un talent générationnel capable de prendre une rencontre à son compte et d’éclater n’importe quelle défense. Ça s’était un peu oublié, à force de blessures et de mauvais résultats.
Pour preuve, certains passionnés de basket estimaient que les Lakers avaient lâché beaucoup trop d’atouts – Lonzo Ball, Brandon Ingram, Josh Hart et des picks – pour mettre la main sur Anthony Davis. Combien pense encore de même après un mois de compétition ? Les Angelenos ont gagné 16 de leurs 18 premiers matches et ils caracolent en tête de la NBA. Et maintenant qu’il est en Californie, les (nombreuses) qualités de basketteur du bonhomme sont encore plus mises en avant. Il est le co-lieutenant d’une armada taillée pour le titre.
Les Pelicans en sont loin. Même si leur reconstruction est bien entamée, avec l’arrivée de Zion Williamson, premier choix de la draft dont les débuts en NBA sont toujours attendus. De quoi adoucir le sentiment amer lié au départ de la superstar qui était censée mettre New Orleans sur la carte du basket.