« Ça fait réfléchir. Je ne vais pas vous mentir, ça fait réfléchir parce que vous finissez par vous demander si vous n'êtes pas en train de suivre la même voie. Puis ensuite vous vous dites que cette année, cette fois, c'est la bonne. Vous ne savez pas. Il faut voir saison par saison la direction que prend l'équipe. »
C’était il y a un an. La comparaison avec le « Big Ticket » ne s’arrête pas là. Les New Orleans Pelicans ressemblent malheureusement un peu trop aux Minnesota Timberwolves de l’époque KG. Une belle équipe, certes, portée par un joueur incroyable mais trop seul pour satisfaire les ambitions liées à son talent. Garnett a longtemps eu Wally Szczerbiak comme seul coéquipier All-Star. Et encore, l’arrière tireur d’élite n’a été sélectionné qu’une seule fois. Aujourd’hui, Davis est épaulé par le très bon Jrue Holiday, invité une fois au match des étoiles en dix ans de carrière. Garnett a été sorti au premier tour sept fois de suite afin d’obtenir du renfort et d’atteindre les finales de Conférence. Un coup d’essai puis plus rien. Jusqu’à ce qu’il finisse par être transféré aux Boston Celtics, où il a gagné le seul titre de sa carrière. Mais il avait déjà passé la trentaine à ce moment-là. Davis va fêter ses 26 ans. Il ne veut plus attendre. New Orleans, comme Minneapolis, souffre de son manque d’exposition. C’est un petit marché qui n’attire pas les principaux free agents – les vrais gros poissons – malgré la présence du premier choix de la draft 2012. Les Pelicans, comme les Wolves, sacrifient chaque année tous leurs plans sur le long terme pour essayer de trouver du soutien à leur champion. Cela passe par des échanges de picks et, malheureusement, souvent des mauvais choix effectués dans la panique. Parce que le temps passe. Et la pression est de plus en plus forte. Cela fait déjà plusieurs années que l’organisation mène une course contre-la-montre pour éviter de perdre « Unibrow ». Et le moment approche de plus en plus. Encore une fois, il paraît inévitable. Les dirigeants ont beau essayer de renforcer l’effectif, et franchement, ils ont fait quelques jolis coups, ils auront du mal à se mêler à la lutte pour le titre. New Orleans part de trop loin. Le Front Office a essayé de récupérer Jimmy Butler mais les Timberwolves (tiens, tiens) ont demandé Holiday en échange. La franchise n’a tout simplement pas les assets nécessaires pour récupérer une deuxième star lors d’un transfert. Ce qui devrait, à terme, pousser Anthony Davis vers la sortie. Il fait partie de ces joueurs qui ne vibrent pas pour un second tour de playoffs. Il aspire à plus. Et il n’a jamais caché son attrait pour les « super teams » de la NBA. Lui, les associations de stars, ça ne le choque pas. Il a partagé la gonfle avec Michael Kidd-Gilchrist, Marquis Teague, Doron Lamb, Terrence Jones et Darius Miller à la faculté de Kentucky. Si aucun de ces noms ne fait rêver aujourd’hui – ils sont tout de même tous passés en NBA et certains y sont encore – cette équipe avait des allures de « Dream Team » à l’échelon universitaire. Elle a d’ailleurs remporté le titre avec un Davis qui s’est fondu dans le collectif alors qu’il était bien plus fort que ses camarades. Il a le jeu – c’est un finisseur qui n’a pas besoin de toucher longtemps la balle pour marquer – et la personnalité pour se sentir à l’aise au sein d’un effectif chargé en superstars. Il le sait et il l’avoue. Les Los Angeles Lakers et les Boston Celtics feraient d’ailleurs figures de destinations préférentielles pour l’ailier-fort. Un point que nous allons développer dans la suite de ce dossier. Les Golden State Warriors sont aussi sur les rangs, et ce depuis des années. En fait, tous les principaux candidats au titre gardent un œil sur lui parce qu’il apparaît évident aux yeux de tous qu’il va finir par quitter la Louisiane. Le seul vrai avantage des Pelicans repose sur l’extension au super max que la franchise est la seule à pouvoir proposer. Un contrat à hauteur de 235 millions de dollars sur cinq ans. Une sacrée somme pour un joueur aussi souvent blessé. Seulement voilà, Zach Lowe et Adrian Wojnarowski, les deux sources les plus fiables du milieu, sont persuadés qu’il va refuser cette proposition. S’il venait à effectivement recaler cette offre, ses intentions sembleront de plus en plus claires. Et les dirigeants devront faire un choix : conserver leur joueur quitte à le perdre sans contrepartie ou l’échanger un an avant l’expiration de son contrat. Anthony Davis dispose d’une option pour tester le marché dès 2020. Le compte à rebours commence donc dès maintenant. Ou dès cet été. Il peut très bien forcer la main de ses employeurs en menaçant de partir en juillet 2020. C’est ainsi que Kyrie Irving, Paul George, Kawhi Leonard ou encore Jimmy Butler ont obtenu leur transfert. Tous évoluent aujourd’hui parmi l’une des cinq ou six meilleures équipes de la ligue. En revanche, rien ne dit qu’il finira alors aux Lakers ou aux Celtics. Il pourra donner ses préférences mais nous avons bien vu avec les cas précédents que la franchise qui cède sa superstar choisit d’abord évidemment l’offre qui correspond le mieux aux besoins du club. Pour les Pelicans, un transfert constitue un moyen pour obtenir suffisamment d’atouts en échange pour amorcer une reconstruction. C’est ce que les Timberwolves ont fait en sacrifiant Kevin Garnett à l’été 2007. Ce qui n’avait pas empêché l’organisation de ne retrouver les playoffs que dix ans après le transfert. KG, en revanche, avait gagné sa première (et unique) bague quelques mois après son départ… le modèle à suivre pour Davis.- DEMAIN : Comment les Los Angeles Lakers peuvent récupérer Anthony Davis ?