Pour le coup d'envoi de la saison régulière en NBA, les Los Angeles Lakers ont chuté sur le parquet des Denver Nuggets (107-119). Capable de maintenir les Angelenos dans le match sur les deux premiers quart-temps, Anthony Davis semblait prêt à se livrer un duel XXL avec Nikola Jokic.
Puis... plus rien ! La disparition totale. Comme trop souvent, l'intérieur californien s'est complètement effacé. En perdant son agressivité vers le cercle. Mais aussi en refusant de prendre le jeu à son compte.
Avec un LeBron James limité dans ses minutes, AD, à 30 ans, doit pourtant prendre ses responsabilités. Il est le patron des Lakers. Mais encore faut-il le prouver avec constance et régularité...
Anthony Davis, la grande illusion...
Et pourtant, en début de partie, le natif de Chicago semblait dans le bon rythme. Si Jokic a rapidement fait comprendre qu'il allait être intenable, Davis donnait le sentiment de pouvoir lui répondre. Loin de fuir ses responsabilités, il a été immédiatement actif pour chercher le duel avec le Serbe.
Même maladroit sur ses premières tentatives, il a insisté. A la mi-temps, l'ex-joueur des New Orleans Pelicans comptait 17 points à 6/11 aux tirs. Une performance solide pour permettre aux Lakers de rester en vie malgré la domination des Nuggets.
Puis tel un magicien, Davis a sorti son plus grand tour : la disparation. Comme trop souvent, la star de Los Angeles a totalement changé de visage après la pause. Et pour afficher son plus mauvais : gêné par la défense adverse, il s'est évaporé pour un bilan de 0 point à 0/6...
"Ils ont commencé à me doubler. Ils essayaient de fermer totalement la peinture. J'ai raté des lay-ups faciles autour du cercle et des petits jumpers. J'ai juste essayé de faire le bon jeu, de donner la balle à mes coéquipiers.
Si je suis doublé, j'envoie la balle. Rui avait un tir à 3 points ouvert, Gabe avait des opportunités à 3 points. Ils ne sont pas tombés. Mais je dois prendre plus de tirs", a tout de même reconnu Anthony Davis.
Il n'y a aucun problème à s'adapter à la défense adverse. Ciblé par des prises à deux, Davis doit bien évidemment ressortir la balle pour ses partenaires. Et accepter des tirs ouverts ratés de ses partenaires. Mais même dans un tel contexte, il n'est pas acceptable, pour un joueur de sa trempe, de boucler deux quart-temps à 0 point.
Surtout en arrêtant de jouer son jeu. Car la défense de Denver n'est pas l'unique raison de son évaporation. Au fil des minutes, Anthony Davis a oublié l'essentiel : conserver de l'agressivité pour s'offrir des paniers faciles.
Les Lakers ne peuvent pas gagner sans Anthony Davis en pivot
L'agressivité, déjà une clé
On le répète très souvent avec AD aux Lakers : il doit absolument se faire violence. Tout d'abord, en acceptant d'évoluer à son meilleur poste : PIVOT. Mais aussi en étant enfin à la hauteur des attentes liées à un franchise player.
LeBron James l'a clamé haut et fort : l'intérieur est désormais le patron. Et il doit agir comme tel ! Notamment dans son attitude. Afin de peser, il se doit d'être agressif. Pour pouvoir lui-même avoir un impact. Mais aussi pour montrer l'exemple à ses coéquipiers.
Même en le défendant face à la presse, l'entraîneur des Lakers Darvin Ham a incité AD à maintenir une agressivité constante.
"J'ai juste essayé de le déplacer, d'attaquer et de jouer vers le cercle. Il a eu quelques ratés malheureux. Il a été actif pendant un moment. Il nous a permis de rester proches au score. Je veux juste qu'il soit très agressif.
Qu'il s'agisse de pick and roll, d'attraper la balle en position, de post-ups directs. Je veux juste qu'il soit agressif", a rappelé Darvin Ham.
Bien évidemment, il n'y a aucune urgence. Il s'agit simplement du premier match et Anthony Davis a largement le temps de se rattraper. Cependant, ce problème ne représente pas une nouveauté. On l'a déjà perçu l'an dernier. Notamment en Playoffs.
Cette fois-ci, les Angelenos doivent tout de même mettre la machine en route. Avec de bons ajustements par rapport aux nouveaux comme Gabe Vincent ou encore Taurean Prince. Une circonstance atténuante pour expliquer la volatilisation de Davis.
"Je pense que nous allons continuer à essayer de l'impliquer. Mais il est important que tout le monde reste agressif. Je pense que nous avons trop souvent été surpris à rester immobiles et à regarder. Je pense que nous devons tous être agressifs et jouer le jeu.
Nous allons continuer à le chercher et à trouver des moyens d'être agressifs", a jugé Gabe Vincent.
Prolongé pour 186 millions de dollars sur 3 ans cet été, Anthony Davis doit incarner le leader des Lakers. Dans tous les sens du terme. Il n'est plus le lieutenant de luxe derrière le King. Avant, il ne pouvait déjà pas se permettre une telle absence.
Désormais, Los Angeles ne peut tout simplement pas nourrir des ambitions sans lui. A lui de se mettre dans le bon rythme et surtout de répondre constamment présent. Heavy is the head that wears the crown...