En route vers l’histoire
Avec 40 points, 20 rebonds mais aussi 3 passes et 3 blocks, Anthony Davis est devenu le huitième joueur de l’histoire de la ligue à accomplir une telle performance. A seulement 21 ans (il les a eus le 11 mars dernier), le natif de Chicago est déjà un crack. C’est déjà une star. L’un des seuls joueurs de la NBA à cumuler 20 points et 10 rebonds par match, une marque de référence dans les années 90. Des statistiques comparables à celles de « KG » et Duncan lors de leurs plus belles années. Si « A.D » a encore du chemin à parcourir avant de rejoindre ses deux aînés dans la légende, il a tout le potentiel pour s’imposer comme l’un des joueurs les plus dominants de sa génération. [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=WoobCT-DCmI[/youtube] De Mike Krzyzewski à Kevin Garnett en passant par Monty Williams, son coach, ou d’autres superstars de la ligue, tous estiment qu’Anthony Davis est un joueur à part en NBA. Encensé pour sa défense, il est parfois sous-estimé (c’est dire !) dans ce domaine. Expliquons-nous. Le plus souvent, les spécialistes soulignent sa capacité à protéger le cercle. Effectivement, il domine la ligue au nombre de blocks par rencontre (2,9). Avec ses longs bras, son agilité et sa détente, Davis est une menace défensive près du panier. Il a déjà passé la barre des six blocks dans une rencontre à six reprises cette saison. Il ne serait donc pas étonnant de le voir claquer quelques triple-double « par les contres » d’ici quelques temps. Mais il est capable de plus encore. Anthony Davis excelle dans sa défense du pick&roll, le système le plus exploité de la ligue. Selon Synergy Sports, les Pelicans ne concèdent que 0,84 pt lorsque son intérieur prometteur défend dans ce genre de situation. Mobile, athlétique et intelligent, il est passé maître dans l’art de contenir le porteur de balle – dans le cas d’une pénétration – et même de chopper des ballons afin d’amorcer la contre-attaque (1,4 interception par rencontre). [caption id="attachment_137417" align="alignnone" width="640"] Anthony Davis contient bien Rajon Rondo. Il est suffisamment loin de lui pour ne pas se laisser déborder mais il est assez près pour revenir rapidement sur Bass en cas de coupe ou de passe.[/caption] N’allons pas faire du champion Olympique (en 2012, à Londres), un candidat immédiat pour le titre de Defensive Player Of The Year pour autant. Il a encore des lacunes et il doit prendre du muscle afin de mieux contenir les (rares) pivots lourds adverses (il concède 0,84 pt en post-up, ce qui est correct sans être exceptionnel). Mais Davis sera sans aucun doute parmi les joueurs nommés pour décrocher cette distinction individuelle.Un futur MVP ?
Anthony Davis est un joueur complet. Ses qualités ne se limitent pas à la défense et la ligue commence à en prendre conscience. Il tourne à plus de 32 points par rencontre au cours des six derniers matches et il a battu son record personnel à plusieurs reprises cette saison (32 puis 36 et maintenant 40).« Il pourrait le battre 10 ou 15 fois par an car il est vraiment doué et il joue juste », concède Monty Williams, qui n’est pourtant pas connu pour avoir le compliment facile. « Evidemment, il est très athlétique. Mais il y a des choses que seul lui sait faire. On essaye de le mettre en bonne position pour qu’il devienne un joueur dominant. »Superstar au lycée et superstar à la faculté, Davis ne se repose pas sur ses lauriers. L’ancien premier choix de draft (en 2012) répète souvent son ambition d’intégrer le gratin de la NBA.
« Je veux devenir un grand joueur dans cette ligue alors je fais comme eux, je travaille dur », expliquait l’intéressé l’été dernier.Après une saison rookie encourageante mais gâchée par les blessures et éclipsée par les performances de Damian Lillard, Anthony Davis a rapidement ciblé ses faiblesses. Il s’est imposé un régime particulier afin de gagner de la masse musculaire. Il a pris du poids (six kilos) et cela se ressent dans le jeu des Pelicans. Le succès de la franchise passe par lui et les dirigeants n’ont donc pas hésité à lui filer les clés. Le patron, c’est lui. Sur le terrain comme en coulisse. Bien aidé par Ryan Anderson, il apprend un devenir un meilleur chef de meute. Sur les parquets, il s’impose surtout comme la principale menace offensive de New Orleans, une équipe qui compte pourtant des scoreurs de la trempe de Jrue Holiday (actuellement blessé), Tyreke Evans ou Eric Gordon. [caption id="attachment_137421" align="alignnone" width="640"] Malin, Anthony Davis a attendu avant de couper après l'écran, le temps de se faire oublier. Est-ce légal de lui laisser un tel boulevard ?[/caption] Le jeu offensif de Davis a été pointé – à tort – comme le point faible du All-Star. Il est pourtant l’un des meilleurs attaquants de la ligue sur pick&roll, une aubaine quand l’on compte des créateurs comme Jrue Holiday ou à un degré moindre Tyreke Evans dans son équipe. Sa vivacité et son envergure alliée à une vraie science du placement et de la coupe vers le cercle font de lui un finisseur très efficace près du cercle (61,3 % de réussite dans la zone sous le panneau). Il rapporte 1,15 pt à son équipe lorsque les Pelicans jouent le pick&roll avec Davis en poseur d’écran. Cette statistique le classe à la vingtième position devant Blake Griffin ou Roy Hibbert par exemple. Mais le sophomore a aussi appris à s’écarter du cercle afin d’apporter un peu de variété à son arsenal offensif et donc au jeu des Pelicans. Ses progrès à mi-distance sont significatifs et Anthony Davis n’hésite pas à prendre ses tirs à plus de cinq mètres du cercle (39% de réussite entre 4,8 et 7 mètres cette saison contre 26% l’an passé). Mais là où Anthony Davis se démarque vraiment de la majorité des intérieurs de la NBA, c’est par son agilité balle en main. Ancien meneur de jeu, il est encore capable de claquer des coast-to-coast, un peu comme le fait désormais Blake Griffin. Ce genre d’atout est vraiment un luxe pour une franchise. C’est un moyen efficace pour mettre la pression sur l’adversaire. Si même l’intérieur est capable de mener la contre-attaque, l’équipe du joueur en question se retrouve souvent en surnombre. Idem s’il se contente de courir sans porter le ballon. Selon Synergy Sports, Anthony Davis est le quatrième meilleur joueur de toute la ligue en transition (1,53 pt rapporté). [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=JrbdNsfCIEU[/youtube] La formation de l’apprenti Jedi n’est pas encore terminée. Davis doit encore prendre du muscle et étoffer son jeu dos au panier, en attaque comme en défense. Il raffole du jeu face au cercle, où sa vitesse lui permet de prendre l’avantage, mais il doit maintenant « poster » ses défenseurs afin de provoquer de conclure dans d’autres positions (ou de provoquer des prises-à-deux). Il pourra alors montrer l’étendue de ses qualités de passes (il en est capable, il n’en a juste pas toujours l’occasion). Anthony Davis peut devenir un joueur ultime. Ce n’est pas un hasard si Bill Simmons le considéré déjà comme l’un des trois joueurs ABSOLUMENT INTRANSFERABLE (quelle que soit l’offre) avec LeBron James et Kevin Durant. Si vous deviez choisir un joueur de moins de 24 ans pour bâtir une équipe capable de remporter le titre dans le futur, qui choisiriez-vous ? Paul George ? Kyrie Irving ? Damian Lillard ? John Wall, Andre Drummond ou Anthony Davis ? Nous avons choisi notre camp, camarades.