« Nous ne serions pas là sans lui », répète même souvent Steve Kerr.Changement d’ambiance complet. Et c’est vraiment le cas de le dire. Wiggins n’est pas devenu un meilleur basketteur. En revanche, il est beaucoup plus impliqué. Comme si l’homme avait changé, et donc le joueur par la même occasion. Il est désormais quasiment systématiquement celui qui joue le plus dur sur le terrain. Il ne rechigne pas devant les basses besognes. Au contraire, il les exécute. La différence est telle qu’il faudrait presque se demander si le problème venait de lui. Comme quoi, tout est une question de contexte. L’homme n’est que le fruit de son environnement.
« J’ai toujours dit que personne ne parlait des équipes et des organisations dans lesquelles évoluent les joueurs. Personne n’en parle jamais, c’est toujours de la faute du joueur. Andrew montre que je ne suis pas bien éloigné (de la réalité) quand je dis ça », témoignait Draymond Green.Le jeune homme est passé de l’une des organisations les moins bien gérées de la ligue – du moins avant son rachat – à l’une des plus brillantes. Tel un caméléon, ces nouvelles dispositions l’ont aidé à évoluer différemment.
« Ça m’aide à voir un nouvel aspect du basket. La culture, les gens, l’organisation. Plus important encore, être entouré de gagnants… C’est génial », résumait-il récemment.Ça l’a fait changer. Mais son arrivée a aussi changé l’équipe. Parce qu’au-delà du joueur ou de sa réputation, Steve Kerr avait besoin d’un athlète de sa trempe pour entourer Curry, Thompson et compagnie. Quand ses dirigeants lui ont présenté le deal, il y a vu une opportunité pour enfin combler les départs d’Andre Iguodala et Shaun Livingston.
« On avait désespérément besoin de taille sur les ailes. Je me suis dit que l’on avait besoin d’un corps comme le sien », confiait le coach. « Je pense que le transfert a été la clé pour nous permettre de redevenir une équipe de playoffs. Andrew Wiggins nous a permis de reconstruire notre défense. »Aujourd’hui, c’est Wiggins qui se coltine Jayson Tatum soir après soir, après avoir défendu sur Luka Doncic au tour précédent. Il limite pour l’instant la star des Boston Celtics à 20 points et 30% de réussite aux tirs. Le tout en charbonnant aux rebonds, en jouant quelques isolations et en prenant des trois-points. Il est devenu le facteur X de cette équipe de Golden State. L’avoir en troisième ou quatrième option est un luxe. Un luxe justement réservé aux champions.