Andre Roberson, un joueur volontairement oublié par la défense adverse
Personne n'a peur de lui en attaque. Personne. Le natif du Nouveau-Mexique drafté en fin de premier tour en 2013, après trois années passées à Colorado, ne doit sa place dans le cinq du Thunder qu'à sa taille, ses longs bras, ses qualités athlétiques et sa capacité à défendre sur les meilleurs extérieurs adverses. Pour le reste, il est considéré comme zéro. Le néant. Et c'est la raison pour laquelle même les meilleurs tacticiens de ce monde - Steve Kerr, Gregg Popovich - ont décidé de faire l'impasse sur lui. Pour les défenses, la consigne est simple : laisser Andre Roberson dans son coin pour se concentrer en priorité sur Russell Westbrook et Kevin Durant. Comme si le Thunder attaquait à quatre contre cinq.[superquote pos="d"]"Un manque de respect" [/superquote]"J'ai pris ça comme un manque de respect", confiait l'intéressé à The Oklahoman.Le respect, ça se gagne dans cette ligue. Et avec 33% derrière l'arc en playoffs et 31% en saison régulière, et ce malgré des tirs totalement ouverts, Andre Roberson n'a pas la confiance de ses adversaires. Il n'a même pas toujours au celle de ses propres coéquipiers. Il n'avait jamais dépassé la barre des dix points en post-saison avant de planter 14 points improbables lors d'un succès ô combien important sur le parquet des San Antonio Spurs dans le Game 5. Ce soir là, Roberson était le héros inattendu d'une équipe d'Oklahoma City en route vers l'histoire. Avec trois tirs primés convertis en cinq tentatives, il faisait payer la défense passive des Spurs.
Un facteur X contre les Warriors
Ce n'était que le début. Le jeune homme de 24 ans s'applique depuis le début des finales de Conférence. Il est l'un des hommes clés du système en défense mais son coach n'a pas hésité à lui faire confiance en attaque. Les Warriors ont opté pour la même stratégie que les Spurs. Ils ont placé Draymond Green en défense sur lui mais c'est juste un leurre. En réalité, Green navigue d'un bout à l'autre du parquet pour venir en aide sur les pénétrations de Durant et Westbrook, laissant ainsi Roberson libre de tout marquage. Alors Billy Donovan a pris son joueur à part, lui a insufflé la confiance et lui a donné encore plus de responsabilités d'un côté du parquet où il touchait à peine la balle lorsque le Thunder était dirigé par Scott Brooks.[superquote pos="d"]"Les gens oublient qu'il est décisif." Billy Donovan[/superquote]"C'est drôle. Après le Game 2, on me demandait si j'allais encore le faire jouer. Andre est un bon joueur de basket et les gens oublient qu'il est décisif", témoigne le coach d'Oklahoma City.Concentré mais peu en vue dans les deux premiers matches, Andre Roberson a été déterminant dans les deux derniers. Il a d'abord inscrit 13 points dont trois tirs à trois-points dans le Game 3 avant de faire exploser ses compteurs personnels avec 17 points - son record en carrière - et 12 rebonds hier soir. Un apport inattendu mais terriblement important pour le Thunder qui a longtemps été beaucoup trop dépendant des performances de ses deux stars.
"Je suis un joueur de basket, mec. Je suis capable de faire ces choses-là sur un parquet."Il serait peut-être temps de lui donner un peu de respect, effectivement.