Les Mavericks parmi les favoris pour le titre ?
[caption id="attachment_149297" align="alignleft" width="300"] Dallas dépassait déjà la barre des 70% de victoires avant l'arrivée de Rajon Rondo...[/caption] Dallas a déjà fait forte impression dès… avril dernier. Les joueurs de Rick Carlisle ont poussé les San Antonio Spurs, futurs champions NBA, jusqu’à une septième manche au premier tour des playoffs. Ils ont depuis ajouté le revenant Tyson Chandler à leur effectif et ont débuté la saison en trombe avec 19 victoires et 8 défaites. Même avec 70% de victoires, la franchise texane n’occupe que la sixième place de la Conférence Ouest et elle n’a jamais été réellement considérée comme l’une des armadas susceptibles de jouer le titre. On parlait jusqu’alors d’un outsider, d’une formation poil à gratter pour les grands favoris à l’Ouest. Avec Rajon Rondo, Dallas passe un cap, premièrement dans la perception des observateurs. [superquote pos="d"]Un cinq Rondo-Ellis-Parsons-Nowitzki-Chandler ? Ça envoie ! [/superquote]Les Mavericks ont donc eu l’ambition de recruter Dwight Howard en 2013 et Carmelo Anthony cet été. Ils ont finalement acquis Monta Ellis et Chandler Parsons. Le premier a relancé sa carrière dans le Texas et le second trouve ses marques. Les deux sont talentueux et sont essentiels au succès de la franchise. Mais aucun n’est un All-Star de la trempe de Rondo. Les réseaux sociaux se sont enflammés à l’annonce de son transfert vers Dallas et ce n’est pas un hasard. Les Mavs ont désormais un assemblage colossal et effrayant de joueurs très, très talentueux. Le cinq majeur – tweeté à l’infinie cette nuit – est composé de Rajon Rondo, Monta Ellis, Chandler Parsons, Dirk Nowitzki et Tyson Chandler. Combien d’équipes NBA peuvent se targuer d’aligner pareille ligne de départ ? Mark Cuban ne se satisfait pas d’apprécier les performances de son équipe en saison régulière. Il veut gagner. Win big, comme diraient les Américains. Il veut gagner en playoffs. Même à leur niveau actuel, les Dallas Mavericks semblaient au moins un ton en-dessous des Golden State Warriors, des Memphis Grizzlies, des San Antonio Spurs et voire même du Thunder d’Oklahoma City et des Los Angeles Clippers, en considérant bien évidemment que toutes les équipes citées soient au complet au moment des joutes d’avril-mai. [caption id="attachment_120187" align="alignright" width="300"] Rajon Rondo est le meilleur passeur de la ligue (10,8 pds par match).[/caption] L’arrivée de Rajon Rondo tend à équilibrer la donne et confère aux Mavericks un nouveau statut. La mène était le point faible de l’équipe et vu les talents à cette position au sein de la Conférence (Tony Parker, Damian Lillard, Russell Westbrook, Stephen Curry, Mike Conley, Chris Paul), il était urgent de renforcer ce secteur. L’ancienne star des Boston Celtics est l’un des meilleurs joueurs de la ligue à son poste. C’est un passeur d’exception – 10,8 caviars par rencontre cette saison, premier en NBA – qui excelle sur le pick&roll, une configuration de jeu fortement appréciée et utilisée à outrance par les joueurs de Rick Carlisle. Il sait trouver des angles de passe incroyables et on l’imagine déjà distribuer les offrandes aux finisseurs que sont Parsons, Ellis ou Nowitzki (voire même Chandler en alley-oop ou après le pick&roll). Les Mavericks inscrivent 113,6 pts sur 100 possessions depuis le début de la saison. La franchise texane est de loin la meilleure attaque de la ligue et on serait tenté de penser qu’elle sera encore plus performante avec un meneur altruiste comme Rondo.Les limites du transfert pour Dallas
[superquote pos="d"]Ellis et Rondo ont tous les deux besoin du ballon pour exister [/superquote]Une majorité de fans sont déjà prêts à envoyer leur tapis sur les Dallas Mavericks. L’euphorie du transfert, sans doute. Pourtant, les zones d’ombre sont encore nombreuses. Aussi surprenant que cela puisse paraître, on peut se demander si Rajon Rondo est la pièce idéale pour l’équipe texane. Ou plutôt si, il peut l’être mais à condition de s’adapter aux forces déjà en présence. Le meneur touche 93 fois le ballon en moyenne à chaque rencontre. Seuls Michael Carter-Williams, Kemba Walker, Chris Paul et John Wall disposent d’un plus grand nombre de « touches » par match. Rondo était au cœur de l’attaque des Boston Celtics. Il était le général sur le parquet, le rôle demandé aux meneurs de jeu. Rien d’anormal mais il était impliqué en permanence dans chaque système offensif. Ce ne sera peut-être pas le cas à Dallas. Comme son nouveau coéquipier, Monta Ellis a besoin de sentir la gonfle entre ses mains. Le scoreur passé par Golden State et Milwaukee joue le rôle du meneur depuis sa signature dans le Texas à l’été 2013. Il se classe lui aussi parmi les 50 joueurs disposant du plus grand nombre de « touches » devant des meneurs comme Goran Dragic, Jeremy Lin, etc. [caption id="attachment_113144" align="alignleft" width="300"] Rajon Rondo va devoir s'habituer à avoir un peu moins la gonfle entre ses mains et il va devoir travailler son tir.[/caption] Les Mavericks s’appuient sur une attaque en mouvement avec des pick&roll des deux côtés du parquet. Chandler Parsons et surtout Monta Ellis sont ainsi à la baguette et agressent sans arrêt la défense balle en main en profitant des écrans de leurs deux intérieurs. Rondo ne pourra pas monopoliser la gonfle comme à Boston, sous peine de diminuer fortement la fréquence des drives dévastateurs d’Ellis, joueur qui se classe parmi les meilleurs de la ligue dans toutes les statistiques liées à l’attaque du cercle en dribbles. Aucun des deux membres du nouveau backcourt des Mavericks n’est un bon joueur sans le ballon. Ellis n’est un « spot-up » shooteur (30% de réussite à trois-points et 30% de réussite sur « catch-and-shoot ») et Rondo est maladroit depuis le début de la saison (40% aux shoots et 25% à trois-points). Il est nettement moins performant que par le passé depuis la tête de raquette. Les « bons » meneurs ont pourtant pour coutume d’être adroits dans cette zone du terrain étant donné qu’ils sont souvent amenés à tirer en tête de raquette après le pick&roll – dans le cas où le défenseur adverse recule pour anticiper une pénétration. A titre d’exemple, Tony Parker et Chris Paul excellent dans cette partie du terrain.« Les Mavericks avaient besoin d’un meneur pour faciliter la vie des scoreurs. Si Rondo fait ça, tout ira pour le mieux. Il va devoir s’améliorer aux tirs et je pense que Monta aura toujours la balle dans les quatrièmes QT », remarque un scout de la Conférence Ouest sondé par ESPN.« Facilitateur » est exactement le mot qui définit le nouveau rôle de Rondo. Il va devoir apporter encore plus de fluidité tout en s’assurant que les différents scoreurs à ses côtés soient servis dans les meilleures dispositions. Mais il devra aussi accepter d’évoluer sans la gonfle. C’est un joueur intelligent et Rick Carlisle est l’un des meilleurs coaches NBA, ce qui donne envie d’être optimiste. Reste à savoir comment les deux hommes vont cohabiter.
« Il faut voir à quel point Rondo se laisse coacher. Ils vont devoir trouver un arrangement », estime un autre scout.[superquote pos="d"]Dallas a l'une des plus mauvaises défenses de la NBA. Difficile de viser le titre dans ces conditions. [/superquote]Le coach des Dallas Mavericks a la réputation d’être dur avec ses meneurs. Comme nous l’avons indiqué plus haut, Rondo bénéficiait d’une liberté totale à Boston et ses responsabilités – du moins ses temps de possession – seront sans doute revues à la baisse à Dallas. Comme l’explique justement l’insider Tim MacMahon (ESPN), il est un joueur de complément pour les Mavericks, et non pas la pièce maîtresse du système. Il est bien beau de mettre en avant les talents de passeur de Jason Kidd, titulaire à la mène lors du titre des Mavs en 2011. Mais le Hall-Of-Famer, alors en fin de carrière, dépassait la barre des 34% à trois-points. Le jeu ne passait pas uniquement par Kidd, de même qu’il ne passera pas uniquement par Rondo. En revanche, « RR9 » est un excellent rebondeur pour son poste et c’est un atout non négligeable pour les Texans. Il sera une force supplémentaire en transition après avoir volé un ballon ou pris un rebond. Il guidera les contre-attaques de Dallas et les Mavericks feront sans doute beaucoup de dégâts dans cette configuration. On retient essentiellement ses talents de passeur mais c’est dans un tout autre registre qu’il est attendu. [caption id="attachment_107995" align="alignleft" width="300"] Rajon Rondo n'est plus le défenseur qu'il a été mais il est susceptible d'améliorer légèrement les Mavericks dans ce domaine.[/caption] Le staff espère que sa présence apportera un peu de ténacité à la défense des Mavericks. La franchise se classe parmi les défenses les plus poreuses de la ligue et encaissent près de 105 pts sur 100 possession. Sans une nette prise de conscience et des progrès significatifs dans ce secteur, elle ne sera pas sacrée championne NBA en juin prochain. La présence de Rajon Rondo peut-elle changer la donne en défense ?
« C’est un compétiteur, il a de longs bras, des grandes mains et il est très vif. Il n’est plus aussi bon que par le passé en défense mais il est toujours efficace », note un scout.Il est de toute façon meilleur que Jameer Nelson de ce côté du parquet. Il peut améliorer légèrement la défense des Mavericks dans le périmètre mais sa présence ne suffira pas à révolutionner la franchise. Il vole beaucoup de ballons mais ses adversaires ont tendance à se montrer plutôt efficaces face à lui : selon SportsVU, ils shootent à 53% de réussite contre Rondo cette saison. On peut cependant penser que le fait d’évoluer pour une formation taillée pour le titre décuplera la motivation du bonhomme. Le Rondo des playoffs est un sacré personnage et on a hâte de le retrouver. Il a toujours su élever son niveau de jeu quand les circonstances le demandaient. Il a tellement marqué les esprits en playoffs que les observateurs sont restés bloqués sur ses performances spectaculaires et décisives en 2010 et 2011. On rappelle qu’il a subi une grave blessure au genou entre-temps. C’est peut-être en raison de cette « amnésie » collective qu’une majorité de fans estime que les Boston Celtics ont fait une grave erreur en récupérant « si peu » pour leur meneur All-Star.