Conférence Est
Cade Cunningham (Detroit Pistons)
Enfin un peu d’engouement, de positif et même presque d’excitation dans le Michigan. L’arrivée de JB Bickerstaff sur le banc et le recrutement de vétérans (Tobias Harris, Tim Hardaway JR) ainsi que la progression naturelle des jeunes talents de Detroit ont fait du bien à la franchise, qui reste sur 7 victoires au cours des 8 derniers matches et occupe désormais la neuvième place de la Conférence Est avec un bilan équilibré (18-18).
Mais le premier facteur de la progression de l’équipe reste Cade Cunningham. Le joueur drafté en première position en 2021 grandit petit à petit dans le jeu. Il accumulait déjà points, rebonds et passes depuis ses débuts dans la ligue. Ce qui a changé, c’est sa manière de le faire. Il comprend de plus en plus comment trouver ses spots, ceux de ses coéquipiers, quand accélérer, quand ralentir, quand jouer pour lui ou pour les autres.
Une prise de maturité logique à 23 ans, alors qu’il dispute sa quatrième saison. Mais si Cunningham ne s’est pas montré encore plus auparavant, c’est aussi parce qu’il a constamment été freiné par des blessures. Là, il est en bonne santé et il peut enchaîner. Illustrer l’étendue de son talent et progresser. Potentiel triple-double ambulant – déjà 6 au compteur, seuls Nikola Jokic (14) et LeBron James (8) font mieux – le meneur des Pistons est le troisième meilleur passeur du championnat (9,5 passes) tout en apportant 24 points et quasiment 7 rebonds. Avec des pourcentages en hausse. Bref, en plus d’être All-Star, il sera peut-être aussi élu MIP.
Jalen Johnson (Atlanta Hawks)
Justement le principal concurrent de Cunningham dans la course au titre de joueur ayant le plus progressé. Sauf forfait(s), il est finalement assez peu probable que Johnson participe au All-Star Game. Trae Young va représenter les Hawks et ce serait étonnant que deux joueurs d’Atlanta rejoigne l’évènement alors que d’autres franchises de la Conférence Est (Boston avec Jayson Tatum et Jaylen Brown, New York avec Jalen Brunson et Karl-Anthony Towns, Cleveland avec Donovan Mitchell et Evan Mobley, Milwaukee avec Damian Lillard et Giannis Antetokounmpo) semblent mieux placées pour avoir deux de leurs membres à San Francisco.
Mais l’ailier de 23 ans mérite d’être mentionné. Déjà auteur d’une évolution fulgurante l’an passé, il fait plus que confirmer cette saison. Au-delà des quasi 20 points et 10 rebonds de moyenne, les 5 passes par match constituent peut-être le point le plus intéressant. Johnson s’affirme comme un créateur de qualité balle en main et c’est généralement le chemin qui mène au statut de star en NBA.
Avec ses qualités athlétiques et sa dextérité, il est à même de se frayer un chemin jusqu’au cercle pour mettre ses points mais il possède aussi une vision du jeu de plus en plus précise pour ressortir sur ses coéquipiers. D’autres joueurs avant lui ont été présentés comme des « 3 and D » avant de finalement aller plus loin, comme Jimmy Butler ou Kawhi Leonard. Des chemins à suivre pour le jeune homme.
Franz Wagner (Orlando Magic)
Lui non plus n’y sera pas, la faute à une foutue blessure aux abdominaux. Mais sur le niveau de jeu affiché au cours des 25 matches qu’il a disputé, ça ne faisait aucun doute qu’il avait sa place parmi les 12 « meilleurs » joueurs de l’Est. Petite affirmation un peu provocatrice : il y a moins d’écart de talent entre Paolo Banchero et Franz Wagner qu’entre Jayson Tatum et Jaylen Brown.
Sans tirer sur aucun des trois Américains, c’est plutôt une manière de mettre en avant le potentiel et les capacités de l’Allemand, qui a montré qu’il pouvait clairement tenir la franchise floridienne d’une main de maître même en l’absence de son coéquipier. L’échantillon était certes très court mais Wagner a marqué les esprits en enchaînant les perfs à 30 points et plus. Il tournait à 28 pions (et 7 passes) de moyenne sur les 9 matches qui ont précédé sa blessure. Avec d’ailleurs 7 victoires du Magic dans le lot. Peut-être que Franz n’est pas juste un futur All-Star mais aussi un jour un futur All-NBA.
Tyler Herro (Miami Heat)
Si le Heat est prêt à aller au bras de fer avec Jimmy Butler et à ne pas flancher vis-à-vis de sa star, ce n’est pas seulement parce que Pat Riley est un Président à part dans le paysage NBA. C’est aussi parce que Miami a déjà un nouveau patron sur le terrain et ça avant même que Butler demande à être transféré. Herro s’est affirmé comme le meilleur joueur de l’équipe de South Beach sur cette première moitié de saison.
Considéré comme un gros bosseur, ses progrès sont visibles. Il est plus costaud, plus tranchant et plus précis ballon en main. Il s’est détaché de l’étiquette « joueur qui peut prendre feu à tout moment mais on ne sait pas vraiment quand » qui colle généralement aux futurs sixièmes hommes feux-follets offensif à celle de « joueur qui pèse et dirige l’attaque d’une équipe NBA soir après soir. »
Ses performances sont régulières parce qu’il a gagné en efficacité et en fiabilité (ça va de pair). Il affiche les meilleurs pourcentages de sa carrière tout en étant de plus en plus utilisé : 47% aux tirs et 40% à trois-points. Il claque 23 points par match tout en distribuant plus de 5 passes et avec même plus de 5 rebonds. Peut-être qu’il faut lui aussi l’ajouter dans la liste des candidats au MIP. En tout cas, avec les déboires de Philadelphie et d’Indiana, Tyler Herro mérite sans doute plus d’être appelé que les deux Tyrese, Maxey et Haliburton.
Evan Mobley (Cleveland Cavaliers)
Les Cavaliers vont envoyer au moins deux joueurs au All-Star Game. Peut-être trois. Voire quatre. Si Donovan Mitchell, Jarrett Allen et Darius Garland ont déjà eu le droit aux honneurs, la première sera quasiment à coup sûr pour cette année pour Evan Mobley. Sa performance au cours du choc contre le Thunder illustre ses prestations depuis la reprise en octobre : 21 points, 10 rebonds, 7 passes décisives et une panier clutch avec une action de bonhomme pour assurer la superbe victoire de son équipe. La 32eme en 36 matches.
Les stats du garçon sont en hausse mais elles ne montrent même pas à quel point le joueur de 23 ans est en train de passer un cap. Parce que Cleveland n’a pas besoin qu’il fasse la différence chaque soir. Parce que les Cavs ont de la marge et, souvent, ils peuvent reposer leurs cadres avant même la fin du troisième quart-temps. Parce qu’il n’est pas tout seul dans l’Ohio. En revanche, il est peut-être le plus important du lot.
Mobile, long, de plus en plus puissant, de plus en plus adroit, Mobley compile presque 19 points avec quasiment 9 rebonds mais aussi 3 passes et 40% derrière l’arc. L’évolution attendue depuis sa saison rookie très prometteuse.
Conférence Ouest
Victor Wembanyama (San Antonio Spurs)
Ses performances en ce moment sont telles que les journalistes de NBA.COM l’ont récemment haussé à la cinquième place de leur MVP Race. Il est aussi probablement le grandissime favori pour le trophée de DPOY. Sa présence au All-Star Game ne fait absolument aucun doute et la question serait plutôt de savoir s’il va terminer la saison dans l’une des trois All-NBA Teams.
Victor Wembanyama est trop dominant des deux côtés du terrain pour être ignoré. Ses 25,6 points par match le place dans le top-10 de la ligue au scoring (neuvième). Il figure au même rang pour les rebonds (10,8) tout en étant largement premier aux contres (4). Mais le Français n’est même pas juste une machine à statistiques. Il est de loin le joueur le plus impactant d’une jeune équipe qui dispose d’un bilan équilibré (18-18) en ayant un vrai shot pour le play-in (et peut-être les playoffs) en évoluant à l’Ouest.
Tout part de lui et de sa progression fulgurante match après match, semaine après semaine, mois après mois. Le premier choix de la draft 2023 maîtrise de mieux en mieux ses atouts et il a gagné en efficacité tout en restant un joueur spectaculaire au profil unique. En plus, on serait déjà prêt à parier que lui va se pointer au nouveau tournoi du All-Star Weekend avec les crocs et l’envie de gagner.
Jalen Williams (Oklahoma City Thunder)
Un peu comme Mobley à Cleveland, Williams est la co-star d’une équipe partie pour réaliser la meilleure saison de son Histoire alors qu’un certain Kevin Durant (mais aussi Russell Westbrook et James Harden) a porté la tunique du Thunder. Sa présence en Californie en février prochain ne sera pas seulement due aux performances collectives d’Oklahoma City : l’arrière de 23 ans est clairement une star balle en main.
Il pourrait tourner autour des 25 à 30 pions par rencontre s’il jouait pour une équipe plus faible. Chirurgical dans ses attaques de cercle souvent conclues par un tir à mi-distance, Jalen Williams a dépassé le seuil un peu mythique du 20-5-5 de moyenne. Il serait indiscutable à l’Est mais il sera sans doute aussi récompensé à l’Ouest.
Alperen Sengun (Houston Rockets)
Un peu plus compliqué vu la concurrence féroce dans sa Conférence mais Alperen Sengun pourrait (devrait !) être le représentant d’une formation des Rockets qui s’est invitée dans le top-4 à l’Ouest. Le « baby Jokic » est le meilleur joueur de son équipe en attaque sans être le meilleur marqueur de Houston. Il reste la pierre angulaire. Le Turc a vite repris le leadership après le très gros passage de Jalen Green en fin de saison dernière.
Son 19-10-5 avec un différentiel de +6 par soir – le plus élevé aux Rockets – est a priori assez solide pour l’envoyer au All-Star Game. A choisir, on le préférerait lui à Domantas Sabonis.