Alexandre Sarr est peut-être le joueur avec le plus grand potentiel de la cuvée 2024, ce qui n’a pas échappé aux Washington Wizards. Sélectionné en deuxième position lors de la Draft 2024, le Français se prépare à faire une entrée remarquée en NBA, où il est attendu pour son profil rare, axé sur la défense.
Il y a quelques années, l’intérieur aurait sans doute été qualifié de « licorne » pour sa combinaison de physique et de technique. Aujourd’hui, cela ne surprend plus autant : une nouvelle génération de big men — avec Victor Wembanyama en tête d’affiche — a normalisé des choses extraordinaires. Mais le talent de Sarr (2,13 m et plus de 100 kg) est tout sauf banal.
Comparé à Jaren Jackson Jr et Evan Mobley, il s’inscrit dans la lignée des intérieurs modernes, orientés vers la défense et capables de couvrir plusieurs positions, tandis que ses talents offensifs se développent graduellement. Ces atouts devraient lui permettre de s’imposer immédiatement comme l’un des piliers du jeu de Washington.
Alexandre Sarr, l’archétype du défenseur en NBA
Si on devait associer un mot au profil de Sarr, ce serait certainement « polyvalence ». C’est surtout en défense que celle-ci s’exprime le mieux, et où il brille le plus grâce à ses outils physiques.
Parmi les joueurs les plus grands et les plus longs de cette classe de Draft (2,24 m d’envergure), le natif de Bordeaux possède tous les outils pour devenir un défenseur d’élite. Grâce à ses qualités athlétiques et sa mobilité, il s’impose non seulement un excellent protecteur de cercle, mais il est aussi capable de défendre sur plusieurs positions. Parfaitement adapté aux schémas défensifs qui se sont popularisés en NBA ces dernières saisons, son avenir en tant que « roamer » est déjà tout tracé.
Alex Sarr defensive tape from his three game playoff run with the Perth Wildcats. Effects the game on that end in a multitude of ways:
- Intimidator that alters shots near the rim due to his physical attributes
- Strong weakside instincts using his 7’4” wingspan to swat shots
-… pic.twitter.com/AMQv0kohG8— NBA Draft Dude 🤙 (@CoreyTulaba) May 13, 2024
Quoi qu’il arrive, il est difficile d’imaginer Alexandre Sarr échouer dans la grande ligue tant il est solide de ce côté du terrain. Cela ne signifie pas qu’il n’a pas de progrès à faire — il doit notamment se renforcer pour contenir les big men — ni qu’il dominera le championnat dès sa première saison à la manière de Wembanyama. Néanmoins, son plancher semble plutôt élevé et il devrait rendre de fiers services aux Wizards, qui manquaient justement d’une ancre défensive dans la raquette, dès son année rookie.
Un vaste potentiel offensif à explorer
Sarr n’est certainement pas un simple défenseur. Passé par la France, l’Espagne avec le Real Madrid, les États-Unis avec l’Overtime Elite, puis l’Australie avec les Wildcats de Perth, son parcours est à son image : varié.
Bon finisseur et tireur dangereux, il ne peut pas être laissé ouvert. Aussi bien équipé pour couper vers le panier que pour tirer en spot-up, à l’aise en pick-and-roll comme en pick-and-pop, il peut étirer le jeu et faire mal à chaque fois qu’il trouve un espace. Il est également capable de partir en transition et d’attaquer les closeouts grâce à son dribble solide. Le Français cite Giannis Antetokounmpo et Kevin Durant comme ses sources d’inspiration, et cela se ressent clairement.
Alex Sarr got the rock on a string 👀 @alexandresarr_ pic.twitter.com/yCINlTDvNJ
— Overtime Elite (@OvertimeElite) June 23, 2024
Cependant, c’est dans ce domaine qu’Alexandre Sarr a le plus de progrès à faire. Il est encore peu fiable à trois points et même sur la ligne des lancers francs, ce qui est sans doute son principal axe d’amélioration. Il a également montré des limites à la création. Mais le potentiel est bien là, et si Washington l’a sélectionné en #2, c’est qu’ils croient en son développement offensif. Ses qualités de finition et ses attributs physiques définissent son plancher ; il lui reste maintenant à se renforcer et à peaufiner sa technique.
Deux Français aux deux premières places d'une Draft, c'est une première pour un pays autre que les États-Unis et un accomplissement totalement incroyable.