5ème demi-finale olympique de suite pour les Lituaniens

Dans le sillage d'un magnifique Sarunas Jasikevicius (23 pts à 7/8, dont 5/6 à 3pts, et certainement plus que les 6 passes décisives accordées par les statisticiens de la FIBA), la Lituanie a mis fin au rêve chinois en s'imposant très largement, 94-68. Face aux Espagnols, les Lituaniens disputeront vendredi leur 5ème demi-finale olympique consécutive. […]

Dans le sillage d'un magnifique Sarunas Jasikevicius (23 pts à 7/8, dont 5/6 à 3pts, et certainement plus que les 6 passes décisives accordées par les statisticiens de la FIBA), la Lituanie a mis fin au rêve chinois en s'imposant très largement, 94-68. Face aux Espagnols, les Lituaniens disputeront vendredi leur 5ème demi-finale olympique consécutive. Et avant ce choc, ils ont fait mieux que se rassurer, après leur très laide prestation face à l'Australie (75-106) : « Quand nous sommes concentrés, nous sommes une très bonne équipe, » analysait le probable meilleur meneur de jeu depuis le début du tournoi. « Mais quand nous ne sommes pas concentrés, nous jouons comme lors de cette défaite contre l'Australie. » Concentrés, ils l'ont été dès le début du game, dans une salle littéralement surchauffée. Sans creuser l'écart tout de suite, ils ciblent d'entrée les éléments-clé de la partie, en profitant de la faiblesse au repli défensif des Chinois (avec notamment deux superbes relances de Saras pour Kaukenas) et en muselant Yao Ming, sur qui Petravicius abat un taf énorme, et qui ne score pas le moindre point au premier quart. Et comme les tirs extérieurs ne tombent pas, les Chinois ne restent dans la course que grâce à l'abattage de Yi Jianlian (6 pts dans le premier quart) et une adresse quelconque lituanienne malgré une belle circulation. Limités en rotation à la mène, peu adroits à longue distance, et incapables de servir un Yao Ming de plus en plus frustré de lutter sur la prise de position sans voir le ballon, les Chinois perdent pied petit à petit. En face, la circulation de balle est somptueuse, et sans surprise, leurs pick and rolls sont ravageurs. Jasikevicius (12 de ses 23 pts en 1ère mi-temps) et Siskauskas (11 de ses 15) assurent la marque. Et encore une fois, les Lituaniens concluent le quart-temps avec un 3 pts au buzzer, par l'inévitable Saras, qui portent l'avance balte à 41-30. Au troisième quart, l'écart continue d'augmenter, toujours grâce à une grosse défense sur Yao, les Lituaniens le coupant de la passe et n'hésitant pas à multiplier les prises à deux sur lui dès qu'il reçoit la balle. Le géant doit lutter pour inscrire des points et s'il finit le match à 19 unités (et 7 rbds), c'est en mettant pas moins de 11 lancers-francs. « A mon avis, la clé de la victoire a été notre grosse défense », reconnaissait le coach lituanie, Ramunas Butautus. « On a fait des prises à deux sur Yao Ming, on mettait un joueur devant et un autre derrière. » Il aurait pu ajouter une deuxième clé : l'adresse à trois points. Pendant que les Lituaniens shootaient à 42% derrière l'arc, les Chinois ne plantaient que 4 tirs lointains, sur 21 tentatives (19%). Rédhibitoire pour une équipe qui mise tant sur cet exercice. Surtout quand elle n'arrive pas à utiliser son arme principale. La Chine va désormais devoir composer avec un nouveau coach, Jonas Kazlauskas, ayant décidé d'arrêter de coacher la sélection. Soutenu par la fédé, il avait été néanmoins critiqué par la presse, et par certains de ses joueurs. Il avait notamment agacé Yao Ming en le cantonnant au banc lors du dernier match. Le pivot semblait, après le match, ne plus lui en vouloir tant que ça (à moins que l'annonce de son départ ne l'ait apaisé...) : « Jonas est resté 4 ans ici et a participé à deux JO. Notre performance prouve que son travail et ses efforts ont payé. Nous espérons voir plus de coaches européens ici. J'espérais que Jonas reviendrait sur sa décision, mais je comprends qu'il ait été longtemps loin de sa famille. » La Lituanie va elle retrouver l'Espagne pour ce qui pourrait être l'un des plus beaux matches du tournoi.