Il y a 25 ans, Hakeem the Dream devenait Hakeem the Block

Le 29 avril 1990 Hakeem « The Dream » rentrait dans l'histoire en contrant dix shoots lors d'un match de playoffs face aux Lakers. Et faisait couler bien des sueurs froides sur le front de Pat Riley.

Il y a 25 ans, Hakeem the Dream devenait Hakeem the Block
  L'occasion était parfaite pour que les Los Angeles Lakers prennent leur revanche sur les Houston Rockets et sur Hakeem Olajuwon ce 29 avril 1990. Pat Riley, arrivé en 1981 sur le banc de LA, allait en cas de succès remporter un 100ème match de playoffs. Et dépasser ainsi le record détenu par Red Auerbach : 99. Les Lakers voulaient également faire payer aux Rockets cette élimination en finale de conférence quatre ans plus tôt qui les avait empêchés de marcher sur la Ligue quatre années consécutives. Car sans cet échec face à Hakeem Olajuwon et son compère, Ralph Sampson, avec qui il formait les « Twin Towers », les Lakers de Magic Johnson auraient eu le droit de défier leur ennemi préféré, les Celtics de Larry Bird, en finale. Pour se permettre de revivre la finale, et le succès de l'an passé. Sauf qu'Olajuwon, Sampson et les leurs ont eu raison des espoirs de LA. Se glissant entre les quatre titres rapprochés des hommes de Pat Riley (1985-1987-1988), avant de perdre en finale. Si près du but. Alors ce 29 avril 1990, les Angelenos ne souhaitaient pas que l'histoire se répète.

Presque comme dans un rêve

Pourtant, un homme faisait tout pour. Hakeem Olajuwon, 27 ans, a été laissé orphelin par son frère d'arme depuis son départ vers les Warriors, en 1987. Depuis, les Rockets ont du mal. Pas Hakeem, qui vit pleinement son rêve. « The Dream » termine en effet meilleur rebondeur, et meilleur contreur de la saison régulière. Le pivot excelle. Avec, comme apogée, ce match du 29 mars 1990, lors duquel il devient tout simplement le troisième joueur à avoir réalisé un quadruple-double, à 29 points, 18 rebonds, 11 contres et 10 assists. L'histoire lui appartient déjà. Exactement un mois plus tard, le joueur des Rockets veut empêcher Pat Riley de fêter un 100ème succès face à lui. Et renvoyer les Lakers à la maison dès le premier tour. Qu'importe que LA ait terminé en tête de la Conférence Ouest quand Houston accrochait le dernier spot qualificatif. Donc il se met en marche. Et contre les assauts adverses. Avec dix contres au compteur, il rentre dans l'histoire. Une nouvelle fois. Car avec une telle statistique, Hakeeem Olajuwon égalait la performance de Mark Eaton du 26 avril 1985. Dix contres, également, lors d'un match entre Utah et Houston. Mais le Rocket a fait mieux : il a réalisé un triple-double, ce que n'avait pas fait son prédécesseur, agrémentant ses contres de 11 points et de 11 rebonds. Alors Pat Riley prend peur. Mais pas longtemps : les Rockets s'inclinent finalement 104-100, et plieront la série 3-1. Les observateurs, eux, s'interrogent : où s'arrêtera Hakeem Olajuwon ?

Clin d’œil du destin

L'Histoire est parfois étonnante. En certaines occasions, tout se passe comme si elle répondait à un ordonnancement spécifique. Comme si certains événements étaient planifiés, ajustés, avec la plus grande des précisions. Comme une horloge suisse. Il est ainsi étrange de s’apercevoir que seuls trois joueurs ont contré dix shoots en playoffs. Mark Eaton, donc lors d'une confrontation entre l'Utah et Houston le 26 avril 1985. Hakeem Olajuwon, lors de ce match entre Houston et LA, le 29 avril 1990. Puis récemment Andrew Bynum, dans un Lakers-Nuggets également un 29 avril (2012). Ce dernier se permettait également le luxe de signer un triple-double (10 points et 13 rebonds). Conclusion : la fin avril est très propice à des matches de playoffs où les contres s'enchaînent. Et une équipe qui se fait contrer à dix reprises par le même joueur a toujours trouvé le moyen de se venger de la même façon. Étonnant.

En route vers les somments

Le temps passant, Hakeem Olajuwon a conservé cette aptitude à contrer. Un arme redoutable, qui a terrifié bien des attaques adverses. Jusqu'en 1992, Hakeem et les siens ne jouent pas les premiers rôles dans la Grande Ligue. Sont mêmes incapables de dépasser le premier tour. Mais l'histoire du futur Hall-of-Famer est en marche. « The Dream » suit les traces de Michael Jordan. 1994 : il est désigné MVP et meilleur défenseur de l'année. Une double récompense que seul His Airness avait obtenu jusqu'ici. La même année, il sort son arme redoutable pour éteindre les Knicks en finale. En contrant à la dernière seconde du Game 6 le tir décisif de John Starks. Une action devenue célèbre. 1995 : les Rockets réalisent le back-to-back. Dans leurs rangs, Hakeem Olajuwon est désigné meilleur joueur des finales. Pour la deuxième fois consécutive. Ce que seul un autre joueur avait réussi à faire dans l'histoire : Michael Jordan. Depuis, il est impossible de penser à ces deux titres sans avoir le visage d'Hakeem Olajowum à l'esprit. Vingt ans après, il est impossible d'évoquer ce fabuleux back-to-back qui s'est glissé entre les six titres des Bulls sans évoquer ce pivot douze fois All-Star. En se remémorant surtout ses contres qui lui ont permis de mener lors de trois saisons le classement des blocks (1990-1991-1993). Et de devenir tout simplement l'homme ayant le plus réalisé de contres dans l'histoire de la Ligue : 3830. Dont ces fameux dix blocks qui ont failli gâcher la fête de Pat Riley. [youtube hd="0"]https://www.youtube.com/watch?v=CzUv5_YFhPI[/youtube]