2011, l’année de la rédemption ?

Les Mavs ont relativement brillé en saison régulière. Mais à l'approche des playoffs, les fantômes du passé resurgissent.

2011, l’année de la rédemption ?
Les Mavs sont des losers. Voilà ce que nombre observateurs pensent, à mots pas couverts du tout, présentant l'escouade de Dirk Nowitzki comme une équipe soft, capable de totalement lâcher prise dans les moments cruciaux, genre contre le Golden State du faux frère Don Nelson au premier tour 2007. Le raccourci est un peu facile et très méchant, mais il semble que depuis cette défaite lors des Finals 2006 face au Heat de D-Wade, après avoir mené 2-0, un ressort se soit cassé. 2008 : 1-4 contre NOLA (2e) au premier tour. 2009 : 4-1 contre les Spurs, puis 1-4 contre Denver (2e) en demi-finale de Conf". 2010 : 2-4 contre les Spurs (7e) et revanche pour SA dans le derby texan dès le premier tour. Alors, même bien parti pour conserver sa 3e place entre LA et OKC, les mêmes doutes, interrogations et autres moqueries reviennent comme des vagues sur Dirk, J-Kidd, Chandler et Jet, qui n'ont même pas eu le temps de connaître le nom de leur futur adversaire et de prouver leur valeur.
"Je ne fais pas attention à ce que les gens disent", lâche Dirk Nowitzki, questionné par Marc J. Spears, de Yahoo! Sports. "Je me sens bien. Tant que je me sens bien et que je joue bien, je pense qu'on a une chance de battre tout le monde. On l'a déjà montré cette année. On ne peut pas vraiment se soucier de ce que les soi-disant experts pensent."
N'empêche depuis le crash de Miami, Dallas, c'est 10-21 en playoffs. Ce n'est pas une critique, c'est un constat. Et l'upset de dingue contre les Warriors n'a fait que mettre de l'eau au moulin des détracteurs des Mavs. L'Allemand préfère laisser les fantômes roder dans la baie de San Fransisco.
"A un moment donné, il faut passer au-dessus de ça. Vous ne pouvez pas rester rancunier à jamais. C'est comme ça. Ils étaient chauds cette année-là et ils nous ont battus en playoffs. Il faut passer à autre chose."
Les optimistes diront que les raisons d'espérer cette saison sont légions, entre les promesses affichées par Beaubois et Brewer, l'impact défensif de Tyson Chandler ou l'énième saison régulière de mammouth réalisée par WunderDirk (23 pts à 51,8%, 7 rbds et 2,5 assists en 34 minutes). Et puis tutoyer les 70% de victoires quand vous perdez un ailier du calibre de Caron Butler (15 pts à 45%, 4,1 rbds en 30 minutes) dès le 1er janvier, aussi riche soit l'effectif texan, ça impose le respect. [caption id="attachment_52005" align="alignright" width="291" caption="Dirk vaut encore 23 pts à 51,8% et 7 rbds en moyenne cette année."][/caption] Oui mais voilà, le Dallas de Mark Cuban n'est pas hype comme LA ou Chicago, et au jeu du verre d'eau à moitié vide ou à moitié plein, les médias ont souvent tendance à jeter l'eau restante au visage des Mavs pour leur montrer le fond du verre. Là où ils auraient pu voir un côté rassurant dans la "baston" contre LA, signe, peut-être, que Dallas ne se laissera pas faire du tout cette saison, nombre de ces mêmes - méchants - médias y ont vu un aveu de faiblesse, un manque de sang-froid à l'approche de la "vraie" saison. Mentalement, Dallas (qui accueille Denver ce soir) devra donc être très costaud pour déjouer les pronostics et les on-dit. D'autant que son récent road-trip (3-3) lors duquel le vétéran J-Kidd a tiré la langue, n'a pas rassuré la franchise. Ni d'ailleurs le fait que les Mavs n'ont pas battu un potentiel rival de l'Ouest en playoffs depuis le 19 janvier, jour de victoire contre les Lakers (109-100) à l'American Airlines Center, grâce à un trio de scoreurs Kidd-Marion-Terry (65 pts à 27/39).
"La chose-clef, c'est qu'on a bien attaqué dès le début. On est rentrés dans ce match avec 12 gars prêts à jouer. On a joué dur de deux côtés du terrain et c'est ce qu'il fallait faire pour battre les champions du monde", soulignait Jet après cette victoire de prestige.
Depuis ce jour, ces mêmes Lakers (deux fois), Portland (idem), SA, Denver, Memphis et NOLA ont eu raison des Mavs.
"On a eu du mal ces derniers temps", admet Nowitzki. "On doit se retrouver en défense et faire tourner la balle en attaque. C'est comme ça qu'on battait ces équipes avant. Les playoffs, c'est une dynamique différente. On verra comment ça va se passer."
Si ça se passe bien au premier tour, Dallas pourrait ensuite croiser LA, pour des retrouvailles intenses.
"Leur luxe, c'est que Kobe Bryant peut s'appuyer sur Gasol et Bynum pendant trois quart-temps, les regarder, et prendre la relève dans le quatrième quart", estime l'Allemand.
De toute façon, à l'Ouest, la concurrence est rude de partout, d'où l'importance de cet aspect mental.
"On a la meilleure équipe dans laquelle j'ai jamais jouée, mais le problème est que toutes les top teams sont meilleures. Clairement, toutes les équipes de tête ont deux ou trois Hall of Famers. En 2006 ou 2007, ce n'était pas le cas. Je pense qu'on a plus de profondeur que toutes les équipes dans lesquelles j'ai jouées... mais ça ne se traduit pas automatiquement par un titre de champion."
En l'état actuel des choses, Dallas (53-24) va se frotter aux Blazers (2-2 cette saison), ses chances de chiper le 2e spot à LA (55-22) in extremis - et donc d'ouvrir le bal contre NOLA ou Memphis - étant désormais plus que minimes. Depuis l'arrivée de Gerald Wallace, Portland a encore gagné en consistance. A l'instar de Denver, peut-être même davantage (les Nuggets devraient souffrir s'ils retrouvent OKC), la franchise de l'Oregon a le profil de l'outsider que personne ne veut jouer. En scalpant la bande à LaMarcus Aldridge, qui vient de remporter dimanche la 4e manche au Rose Garden (104-96), l'équipe de Rick Carlisle prouverait qu'elle a de la ressource. Sinon ? Il y aurait une désagréable impression de déjà-vu. Et ça, à Dallas, on n'ose même pas y penser...