Russell Westbrook ne jouera pas plus de 25 matches en tant que titulaire aux Los Angeles Lakers
J’ai écrit cette prédiction plusieurs semaines en arrière, peut-être même avant la signature de Dennis Schröder. Et certainement bien avant que Darvin Ham, qui n’a cessé de répéter tout l’été qu’il comptait titulariser Russell Westbrook, décide finalement de le tester en sortie de banc pour le dernier match de la présaison – celui qui donne éventuellement le ton de l’exercice à venir.
Un cinq avec Russ, Patrick Beverley, LeBron James, Anthony Davis et Damian Jones, ça n’avait absolument aucun sens et le nouveau coach californien a là aussi vite abandonné cette idée, dès les matches de préparation. AD est fait pour jouer pivot, bien qu’il préfère le poste quatre. Il faut des espaces, de la mobilité, de la polyvalence en défense et de l’adresse.
Le problème avec Westbrook, c’est que son apport est limité avec un joueur comme James à ses côtés. Il sait jouer sans le ballon. Il peut poser des écrans. Couper. Peut-être même jouer dans un rôle « à la Bruce Brown ou Gary Payton II » en roller. Mais il ne le fait pas et peut-être tout simplement ne le veut pas. Il n’est pas encore prêt psychologiquement à accepter ce changement de statut assez drastique. Spoiler alerte : il va vite devoir s’y faire pour rester dans cette ligue.
Les Lakers ne peuvent pas continuellement déclarer publiquement leur engagement auprès de l’ancien MVP tout en faisant venir non pas un mais bien deux joueurs réputés et confirmés sur sa position pendant la même intersaison. Schröder et Beverley sont deux assurances à la mène en cas de transfert, de mise sur le banc ou même de mise à l’écart de Westbrook.
Le fit n’est pas évident avec les deux. Soit pour des raisons défensives, soit pour une question de spacing en attaque. Voire les deux. Les Angelenos sont mieux construits que l’an dernier mais ils restent mal construits dans l’ensemble, avec pas assez de bons tireurs extérieurs et pas assez de « two way players. »
Russell Westbrook n’est pas mauvais individuellement – ses statistiques ne donnent qu’une partie de l’Histoire – il n’est juste pas adapté à ce groupe. Et les Lakers, qui le savent probablement déjà, n’auront pas de temps à perdre. Un transfert sera délicat à mettre en place et une mise au placard n’est pas à exclure. C’est pourquoi je lui donne au maximum 25 matches dans le cinq majeur.
Luka Doncic va frôler le 30-10-10 de moyenne mais ne sera pas MVP
Faire venir Christian Wood très tôt dans l’intersaison, c’était plutôt cool. Le problème c’est que les Mavericks n’ont pas vraiment recruté de joueur d’impact par la suite. Luka Doncic sera donc encore le seul capitaine à bord du navire. Et il est de plus en plus fort chaque saison. Il n’y a pas de raisons que ça change. Le Slovène va continuer à martyriser des défenses.
Doncic n’a pas encore atteint la barre des 30 points (28,4 en 2022) en NBA mais c’est peut-être pour cette année. Avec des moyennes comme 30 pions, 9 rebonds et 10 passes. Une ligne de statistique qui en fait de suite un candidat au MVP. Mais il ne sera pas élu. Déjà parce que c’est tout de même fort possible que les Américains essayent de pousser pour un gars de chez eux et surtout parce que les Mavericks ne gagneront pas assez de matches par rapport à un Stephen Curry par exemple.
Jordan Poole deviendra le deuxième meilleur marqueur des Golden State Warriors
Au moment où vous lirez ces lignes, Jordan Poole aura peut-être déjà signé une extension massive avec les Warriors. La franchise croit beaucoup, beaucoup, beaucoup en lui et elle a raison. Le jeune homme dispose d’une qualité assez rare : il peut créer son tir et créer pour les autres balle en main tout en étant un bon shooteur extérieur. C’est là le propre des superstars, cette capacité à faire la différence.
Poole a déjà passé un cap la saison dernière mais le meilleur reste à venir. Il n’a que 23 ans. Il n’est pas encore au sommet de son art. Mais il ne serait pas étonnant qu’il frappe encore plus fort en 2023, surtout avec un Klay Thompson en délicatesse avec son corps pendant l’intersaison. Les Warriors vont miser sur leurs talents de demain pour reposer leurs cadres pendant la régulière. Ce sera souvent lui le boss du show, au moins quand Stephen Curry est sur le banc.
Cette fois-ci, la barre des 20 pions devrait être franchie (18 l’an passé). Au point de s’affirmer comme la deuxième option offensive de Golden State et surtout la deuxième meilleur marqueur de l’équipe derrière Curry.
Joel Embiid ne jouera pas plus de 65 matches en saison régulière
Ce n’est pas une attaque. Plutôt une stratégie. L’an passé, Joel Embiid avait annoncé qu’il jouerait le plus de matches possibles dans l’intention de décrocher le trophée de MVP. Il s’est arrêté à 68. Mais le Camerounais et les Sixers se trompent d’objectif. Le but, c’est surtout d’être en forme en playoffs. Chaque année, il souffre d’un petit pépin.
La franchise s’est renforcée pendant l’intersaison et elle dispose d’un effectif de grande qualité. Le but, c’est le titre, et rien d’autres. Du coup, je vois bien les Sixers adopter un schéma similaire à celui des Raptors lors de leur sacre en 2019 : beaucoup de « load management. » Et un Embiid sous les 65 matches disputés mais… à 100% en avril. De toute façon, avec Tyrese Maxey qui explose et James Harden, Philly peut aller chercher la première place même en reposant son meilleur joueur.
Le nom de Jaylen Brown reviendra de plus en plus dans les rumeurs de transferts
Jaylen Brown aurait mal pris le fait d’être au cœur du package proposé par les Celtics pour Kevin Durant. Il devrait plutôt être flatté et heureux que sa franchise n’ait pas mis le paquet pour récupérer l’un des meilleurs joueurs du monde. La deuxième option – ou première option bis – des Celtics ne sera pas transférée cette saison. Mais son nom va doucement être cité de plus en plus souvent dans le flot des rumeurs.
Pour rappel, l’arrière All-Star sera free agent en 2024. Avec donc l’éventuelle possibilité de tester le marché et de signer où bon lui semble. Et donc l’éventuelle crainte pour Boston de le perdre sans contrepartie. Bref, pour l’instant, ce n’est que du vent. Un vent qui se lève lentement mais sûrement.
Lauri Markkanen va redevenir un joueur majeur
C’est l’année de la renaissance pour Lauri Markkanen et ses supporters ! Le Finlandais va être placé aux commandes de l’attaque du Jazz et ça va faire des étincelles. Plus de 20 points et 9 rebonds de moyenne. Un peu juste pour être All-Star à cause du bilan de son équipe mais l’intérieur va refaire monter sa cote en NBA.
Les San Antonio Spurs vont faire la pire saison de leur Histoire
C’est acquis que les Spurs seront nuls cette saison. Même Gregg Popovich ironise sur le sujet. Les dirigeants texans ont largué Dejounte Murray, leur seul All-Star, pour trois tours de draft. Ils ne l’ont pas remplacé. L’équipe est laissé aux mains des jeunes Keldon Johnson et Devin Vassell (un candidat pour passer de 12 à 20 points par match). C’est expérimental. Et ça va vraiment perdre beaucoup, beaucoup de rencontres.
De toute façon, c’est le plan. La reconstruction semblait inévitable après le départ de Kawhi Leonard. Les Texans ont tenu un moment avec DeMar DeRozan mais là, ça y est, le nouveau projet va démarrer. Après, finir avec le pire bilan de l’Histoire de la franchise signifierait donc que les Spurs 22-23 claqueront moins que les 20 succès accumulés en 96-97, juste avant de drafter Tim Duncan. Un autre joueur générationnel, un Français qui plus est, les attend sagement de l’autre côté de l’Atlantique.
Les Cleveland Cavaliers et les Minnesota Timberwolves ne seront pas dans le top-4 de leur Conférence
L’excitation de la nouveauté nous pousse parfois à surestimer certains joueurs ou certaines équipes. Ça marche dans tous les sens. Les Cavaliers et les Timberwolves sont tout beaux et tout frais. Chacune des deux franchises s’est saignée pour récupérer l’une des stars du Jazz : Donovan Mitchell à Cleveland et Rudy Gobert à Minnesota.
Deux joueurs majeurs qui viennent renforcer des escouades jeunes – une autre raison de s’enflammer – et intrigantes. Il est fréquent de voir des insiders miser gros sur l’une de ses deux équipes, voire même les deux, pour la saison à venir. Certains voient les Cavs dans le top-3 à l’Est. D’autres imaginent même les Wolves finir en tête à l’Ouest. De manière générale, l’optimisme prime. Je vais donc prendre le contre-pied.
Je pense qu’aucune des deux franchises ne sera classée dans le top-4, ni même le top-5, de leur Conférence. Elles seront proches de la barre des 50 victoires : entre 45 et 49 par exemple mais sans atteindre le plateau purement symbolique des 50. Autrement dit, Cleveland et Minnesota seront forts. Mais pas aussi forts que ce que l’engouement naissant autour des deux équipes le laisseraient penser. D’où l’idée de « surestimation » du talent et surtout de leurs possibilités réelles cette saison.
C’est d’abord une question de complémentarité. L’ensemble a de l’allure aux Wolves (mais Karl-Anthony Towns va donc devoir défendre au large constamment quand il est aligné avec Gobert ?) mais j’ai peur que des « small ball » viennent faire exploser cette équipe. Surtout en playoffs d’ailleurs. Pour les Cavaliers, les attentes sont peut-être trop grandes pour Evan Mobley dès sa deuxième saison. Il doit s’affirmer comme un All-Star pour que la franchise de l’Ohio passe un tour dès cette saison. Ça me semble trop tôt. Aussi quelques doutes sur le potentiel du duo Garland – Mitchell, même si ça va faire des étincelles.
Les Memphis Grizzlies vont jouer le play-in
Ja Morant est peut-être le joueur le plus « surestimé » en NBA aujourd’hui. Ça ne veut pas du tout dire que ce n’est pas un bon joueur ou pas une superstar. La notion de « surestimation » est abstraite puisqu’elle se réfère à la perception d’un joueur. Dans l’ensemble, Morant est vu comme un candidat au MVP par exemple. Il est ressorti en deuxième position de plusieurs classements des meilleurs meneurs de la ligue. Il est présenté par ESPN comme un top-10 player.
Memphis sort d’une saison assez exceptionnelle mais était-ce une exception ou la nouvelle règle ? Avant ça, les Grizzlies ont joué deux fois le play-in. Ils peuvent compter sur la progression interne mais ils ne se sont pas renforcés des masses. Alors qu’autour, à l’Ouest, c’est très solide. Les Lakers sont moches mais ils ne vont pas se planter deux ans de suite. Les Timberwolves et les Pelicans sont partis pour faire un bon un avant et, sur le papier, c’est mieux armé que la franchise du Tennessee.
Les Suns ont un système qu’ils connaissent par cœur avec deux stars et eux aussi des jeunes qui passent des caps. Les Mavericks peuvent miser sur Luka Doncic et, à choisir entre lui et Morant, je favorise le Slovène. Les Blazers et les Kings sont-ils vraiment si loin des Grizzlies ? Quant aux Clippers, Nuggets et Warriors, ils paraissent eux vraiment un cran au-dessus.
Memphis ne finira pas nécessairement derrière toutes ces équipes mais les joueurs de Taylor Jenkins pourraient simplement rentrer dans le rang.
Les Brooklyn Nets auront l'avantage du terrain au premier tour des playoffs
Ils sont enterrés trop tôt. C’est vrai qu’il y a beaucoup d’incertitudes autour de Brooklyn. Cette équipe peut exploser très rapidement. Ils ont beau faire mine que tout va bien, Kyrie Irving et Kevin Durant ne voulaient pas être là. Ils ne voulaient probablement plus de Steve Nash non plus. Tout ce petit monde va devoir cohabiter, avec en plus un Ben Simmons qui n’a pas encore gagné la confiance de ses camarades (enfin des deux autres stars).
Mais la plupart des problèmes des Nets, du moins ceux qui sont en surface, peuvent se régler simplement avec du basket et des victoires. Si la franchise gagne 10 de ses 15 premiers matches, KD sera content. Si Simmons n’est que 80% du joueur qu’il était, il fera beaucoup de bien sur le terrain.
Parce que sur le papier, justement, c’est vraiment pas mal. Et ça se voit dès la présaison. Durant aura sans doute à cœur de montrer à tous ceux qui n’ont pas osé sacrifier leurs assets qu’ils ont eu tort et sont passés à côté de l’un des trois meilleurs basketteurs du monde, qui en a (vraiment) encore sous le pied. Il est l’une des rares superstars capables de mener une équipe au titre.
Irving est instable mais c’est un scoreur exceptionnel et l’avoir en deuxième option reste un sacré luxe. Le problème, avec lui, ce n’est finalement pas le jeu. L’effectif est peuplé de shooteurs et il y a même quelques défenseurs qui se sont rajoutés. Simmons est le liant idéal entre toutes ces pièces. Oui, ça peut manquer de puissance dans la raquette mais doit-on rappeler que ni les Warriors, ni les Celtics n’avaient un joueur de plus de 2,08 m sur ces dernières finales ?
C’est difficile de croire complètement en Brooklyn parce que c’est difficile de croire en la personnalité d’Irving ou même celle de Durant. Mais cette équipe peut faire mal.
Les New York Knicks ne seront vraiment pas ridicules
C’est vrai que c’est marrant de se moquer des Knicks. Mais ce groupe n’est clairement pas dégueulasse. Jalen Brunson va s’affirmer comme la première option. Est-ce qu’il vaut tous ses millions ? C’est une autre question. Mais pour scorer et créer du jeu (surtout pour lui), il sera là. Rien que sa présence pourrait faire progresser l’équipe. Il va amener de la vitesse, des décalages, des points.
Il y a des jeunes – Mitchell Robinson devrait passer un cap et s’affirmer comme un sérieux candidat au MIP – et des vétérans confirmés. Peut-être que les dirigeants se sépareront de l’un d’entre eux comme Evan Fournier ou Julius Randle. Mais même en transférant un joueur de ce standing, New York devrait garder une certaine allure.
Les formations de Tom Thibodeau sont toujours assez portées su la défense et les Knicks ont désormais plusieurs « go-to-guy » en attaque dont un qui fait la différence balle en main. Le bilan sera positif et le play-in est largement à leur portée. Après sur un (ou deux) matches couperets, qui sait.
Les 8 équipes de playoffs à l’Est
Sixers, Nets, Bucks, Celtics, Heat, Cavaliers, Raptors, Hawks
La Conférence Est paraît plus forte que sa voisine à son sommet, avec un top-5 vraiment costaud, mais il y a tout de même un top-8 qui se détache plus facilement. Les Bulls peuvent finir sixièmes comme onzièmes s’ils décident de casser une partie de l’effectif.
Les 8 équipes de playoffs à l’Ouest
Warriors, Clippers, Nuggets, Suns, Mavericks, Lakers, Pelicans, Timberwolves
La lutte pour la première place promet d’être ouverte. Par contre, c’est le casse-tête pour classer au-delà du quatrième rang. Je mise sur une élimination des Grizzlies.
Finalistes : Los Angeles Clippers
Les Clippers ont l’équipe la plus profonde de la NBA avec des postes doublés, voire triplés. Ils ont deux superstars et un coach bien plus doué qu’il n’y paraît. C’est presque déjà la dernière chance pour Kawhi Leonard et Paul George. Je fais le pari qu’ils seront suffisamment en bonne santé pour enfin accrocher les finales.
Champions : Milwaukee Bucks
Je mise surtout sur Giannis Antetokounmpo. Les Bucks ne sont pas parfaits. Mais je ne serai pas surpris qu’ils trouvent une pièce à ajouter pendant la saison. Ils ont l’expérience. La défense. Quelques shooteurs. Et le meilleur joueur du monde.