Accordons nous les 2 sont fous cette année. Evidemment, ça devient aussi saoûlant qu'Antoine "Dark" Pimmel le dit, c'est insupportable de continuer sans cesse ce débat. Néanmoins, en toute transparence, après toutes ces lectures et podcasts, je réagis au "First Team" du jour pour créer ma première session.
Si nous considérons le coté valuable "de manière absolue", nous devons nous concentrer sur l'apport à la réussite de son équipe, aka s'il n'est pas là pour faire de son équipe un Top 3, 2 pour ce qui les concernent, qu'en est-il de la régression de leur équipe ? Ok, les stats indiquent que le thunder reste plus fort, mais le joker est peu absent aussi, tout comme Shai donc ....accordons nous" pour accepter qu'il est difficile de trancher sur ce seul argument, et pourtant l'un est meilleur marqueur de la ligue, l'autre est plutôt "downstage" mais néanmoins dans le top 5 de toutes les catégories.
L'un ne marquera probablement pas vraiment l'histoire malgré la belle réussite de son équipe (très bien construite qui génère la fameuse narrative qui vend), l'autre vient de (re)poser une pate de dino sur le continent basket, foutu ancré dans l'histoire, pour l'éternité.
Nous y avons assisté, nous devons absolument le récompenser. Shaï est l'immédiateté, le Joker c 'est une double page d'histoire incrustée soudainement dans l'histoire du basket et dont plusieurs paragraphes s'écrivent cette année (triple double de moyenne pour un pivot, il pète à nouveau les ratings de Chamberlain, il tape un 30-20-20 jamais vu malgré les monstres de l'histoire auxquels on le compare... ) Bref vous connaissez ou je vous invite à regarder ses stats exceptionnelles (43% 3pts) de cette année et le fait que les Nuggets seraient derrière les Spurs sans lui...
Mon affect se porte sur Jokic pour la raison simple que je suis admiratif de ce qu'un sportif peut apporter de si extraordinaire, qui diffuse et polarise. Ce n'est aucunement contradictoire avec SGA que j'adore vraiment depuis des années pour la classe de son mid range, la lecture juste et la clutch attitude qui mêle simplicité, flegme et "short habité".
Au-delà de toute forme d'admiration parfois forcément subjective, j'aimerais mettre en lumière ce phénomène serbe absolument frappa-dingue dont personne ne peut ignorer le talent supérieur, mais qui, cette année, et malgré un seul titre NBA, vient d'entrer dans la tête de TOUS comme un top ... 10, 20 ALL TIME !
Ce pataud lourd et inesthétique qui n'a jamais représenté mon image brute et adolescente née de la NBA des 90's a conquis mon coeur par un talent qui a seulement permis à Magic, MJ, LeBron, Curry de bouleverser mes certitudes.
Non merci aux narratives commercialisées par la NBA pour de la performance ponctuelle.
SGA a 26 ans, il progresse chaque saison. Il était 5eme du MVP il y a 2 ans, second la saison dernière et potentiellement vainqueur cette saison.
Oui Jokic a déjà gagné un titre mais ça sera dur pour lui d'aller en chercher un autre. SGA a des chances d'en avoir plus à la fin. Aujourd'hui ce n'est pas impossible que SGA termine comme le joueur le plus marquant des années 2020 (avec 2/3 MVP et 2/3 titres ça peut lui suffire si Jokic ne gagne plus de titre).
J'ajouterais aussi, après avoir écouté le podcast de Basketsession et le débat sur le fait de récompenser le meilleur joueur de la NBA ou de récompenser celui qui "mérite" cette saison d'être élu MVP, qu'on peut faire les deux à la fois.
Je m'explique, on peut récompenser le meilleur joueur du monde lorsqu'il réalise une saison historique, quand bien même cela le fait monopoliser les trophées de MVP. A contrario, on peut récompenser un joueur qui réalise une saison de MVP, même s'il n'est pas le meilleur joueur de la NBA mais il lui faut alors réaliser quelque chose de très grand.
Ce que je veux dire par là, c'est que gagner un titre de MVP ne concerne pas uniquement le fait d'être le joueur le plus valuable sur une saison pour moi puisque les joueurs qui concourent au titre de MVP sont quoi qu'il arrive parmi les plus forts de la NBA, les plus valuable et jouent en principe dans les équipes qui performent le plus.
Surtout, être désigné MVP implique d'être élu sans que les votants mobilisent des critères définis en amont et connu de tous. A partir de là, ça sera toujours le jugement subjectif des votants mais aussi tout ce qui détermine le jugement des votants qui conditionnera l'attribution du MVP.
Perso, pour rejoindre ta session Dimitri, je trouve qu'être élu MVP contribue de fait à marquer l'histoire et pour moi cet élément oblige les votants à placer la barre non pas seulement très haut, mais tout en haut. C'est pour ça que je pense qu'on peut récompenser un joueur qui fait une saison de MVP à la place du meilleur joueur du monde s'il réalise une saison "historique" ou en tout cas plus "historique" que le meilleur joueur du monde. A l'inverse, si le meilleur joueur du monde, qui a déjà gagné un ou plusieurs trophées d'MVP, réalise une saison plus "historique" qu'un autre joueur, qui est pourtant légitimement dans la course mais qui n'a pas encore gagné, je pense que le meilleur joueur doit gagner le trophée.
Ainsi, t'a beau être le meilleur joueur du monde, si un autre joueur fait une saison historique il te prend le trophée. Inversement, si tu fait une saison de MVP et que tu n'a jamais gagné ce trophée mais qu'un joueur déjà titré effectue une saison plus "historique" bah il mérite de récupérer le titre.
C'est un dur lorsque tu joue dans une période dominée par un monstre all-time, mais ça rappelle au monstre qu'un titre de MVP n'est pas acquis et que marquer l'histoire chaque saison n'est pas chose aisée...