Avec les galères de Kawhi Leonard, qu'on n'a pas encore vu cette cette saison sur un terrain, on doit bien reconnaître qu'on avait un peu tiré un trait sur les prétentions des Los Angeles Clippers cette saison... et même au-delà. Un peu comme avec James Harden, finalement. On voulait bien lui reconnaître la capacité à être un lieutenant de très bien niveau - en tout cas en saison régulière - mais le statut de première option d'une équipe du top 6 à l'Ouest ? Vraiment pas.
A 35 ans, le "Bearded One" se sent très bien à L.A. et ne donne plus l'impression d'être sur le point de se barrer à la première contrariété. La saison est encore longue, mais Harden respire la joie de jouer et est le chef d'orchestre de Clippers virtuellement qualifiés directement pour les playoffs et en 12-8 dans la plus relevée des deux conférences. Après 20 matches, James Harden tourne à 21.6 points, 8.7 passes et 7.2 rebonds. Certes, il saucissonne un peu ici et là et ne tire qu'à 38.8%. Mais ce n'est pas un problème, puisque l'ancienne star des Rockets et des Clippers rend les autres meilleurs pour le moment, avec une relation toute particulière avec Ivica Zubac sur pick and roll et en dehors.
Harden est sur la voie d'un retour au All-Star Game et, qui sait, dans une All-NBA Team, après cinq saisons d'absence. Ce comeback glorieux n'est pas sans rappeler celui au moins aussi inattendu que celui de Luiz Inacio da Silva, plus connu sous le nom de Lula, en 2022. Comme Harden, l'homme politique brésilien, ancien métallurgiste, a eu un prime très solide, avec un mandat de 13 ans et une popularité indéniable. Lula a été à la fois une icône de la gauche et un type capable de copiner avec les autres puissants de ce monde, au point de claquer des barbecues avec ses visiteurs. Nicolas Sarkozy a d'ailleurs raconté que Lula avait provoqué une explosion au palais présidentiel en gérant mal la cuisson de sa côte de boeuf qu'il préparait lui-même pour impressionner son homologue français, faisant croire à son service de sécurité qu'un attentat venait d'être commis...
La traversée du désert de Lula a quand même été plus spectaculaire que celle de James Harden, puisqu'il a tout simplement passé trois ans en prison pour des affaires de corruption et de blanchiment d'argent, avant d'être disculpé (des opposants avaient a priori comploté pour le faire tomber) et de quitter sa geôle en héros. A peine sorti, Lula, avec sa belle barbe blanche, est élu à nouveau président en 2022.
Harden ira-t-il jusqu'à retrouver les sommets sur le plan individuel et collectif ? C'est une autre question.