Portland dévoile ses cartes

On savait les Blazers plus solides au démarrage de la saison. Les voilà dans une forme rayonnante, au point que Nicolas Batum et ses coéquipiers sont parmi les plus sérieux outsiders à l'Ouest.

Portland dévoile ses cartes
La barre des 10 matches joués est franchie, et voilà que les Blazers sont bien mieux placés que prévu. Tout le monde a noté l'upgrade réussie par Portland durant l'été au niveau du banc et l'expérience collective amassée par Nicolas Batum et ses coéquipiers leur fait tutoyer les sommets à l'Ouest. Deuxièmes de leur conférence derrière San Antonio, les joueurs de Terry Stotts affichent une impressionnante sérénité et une maturité qui devraient leur permettre de remplir leur objectif principal : retrouver les playoffs ou, pour certains comme Damian Lillard, les découvrir.

Absence d'égoïsme et zen attitude

Lundi, la 7e victoire consécutive sur le parquet de Brooklyn a parfaitement symbolisé l'état d'esprit actuel de la franchise de l'Oregon. Pris dans la tempête après le début fracassant des Nets et de l'ancêtre KG, les Blazers ont tranquillement géré la situation comme l'expliquait Nicolas Batum après le match :
"C'était fou ce début de match. Dans le premier quart-temps on prenait de partout avec un Kevin Garnett qui jouait comme il y a dix ans. Mais on a laissé passer l'orage. Cette saison, on ne panique pas. Personne n'a d'objectifs personnels et personne ne s'inquiète de ses stats. On en a discuté avec LaMarcus (Aldridge), Wesley (Matthews) et Damian (Lillard), on ne pense qu'à une place dans les 8 premiers et on sera là", a expliqué l'ailier français, dont la confiance glanée grâce au titre en Slovénie rejaillit sur ses partenaires.
Revenons-en au banc. Sur le papier, les arrivées de Mo Williams, Thomas Robinson et Dorell Wright semblaient déjà être de bons coups. Dans les faits, c'est encore mieux. Qu'un ancien meneur All-Star comme Williams, qui "aurait pu être dans le 5 de beaucoup d'équipes cette saison" selon Batum, accepte de sortir du banc, est un atout important. Robinson, lâché par Sacramento puis Houston, ne ménage pas sa peine et amène son agressivité dès que Stotts fait appel à lui. Quant à Wright, moins utilisé que ses collègues, il apporte l'expérience d'un champion NBA (2006) en attendant que les jeunes Meyers Leonard et CJ McCollum viennent amener encore un peu de jus à ce groupe qui vit bien.

Batum toujours facteur X

Sur le terrain, les Blazers ont parfois un peu tendance à abuser du pick and roll lorsque Batum n'est pas présent pour apporter d'autres options que les drives de Lillard ou les shoots à mi-distance d'Aldridge. Le meneur sophomore a un talent fou et ses stats sont prometteuses (20 pts et 6 pds de moyenne), mais il a légèrement tendance à vampiriser le jeu et à shooter de façon irrationnelle à certains moments (39% d'adresse cette saison). Si on peut avoir l'impression que l'ancien Manceau est un poil sous-exploité offensivement, lui ne s'en offusque pas. [superquote pos="d"]"Parfois je n'ai pas le ballon pendant 10 séquences de suite, mais on a tellement d'armes...", Nicolas Batum.[/superquote]
"Parfois je n'ai pas le ballon pendant 10 séquences de suite, mais on a tellement d'armes... Si c'est parce que les autres sont chauds, comme Matthews ou Aldridge, il n'y a aucun problème. Je le répète, LaMarcus est le meilleur poste 4 en NBA et c'est scandaleux qu'on ne parle jamais de lui pour être MVP. Quant à Damian, ce n'est que sa deuxième année et il n'est déjà pas loin des meilleurs. On est encore loin d'avoir vu tout son potentiel. Je n'ai pas à me prendre la tête avec mes stats ou à me mettre de pression. Tout le monde le dit ici, je suis le facteur X de l'équipe".
Il est évidemment prématuré d'affirmer que la belle forme de Portland, qui en est à 9 victoires en 11 matches, va se poursuivre lors des 71 matches qu'il reste à disputer. Les affrontements à venir avec Chicago, vendredi, et Golden State, concurrent direct à l'Ouest le lendemain, devraient permettre d'en savoir un peu plus sur la consistance de ces séduisants Blazers. Avancer masqués ou tout du moins dans la discrétion caractérisée par Terry Stotts reste nénamoinsun atout pour Nicolas Batum et sa troupe. "On ne parle pas de nous, on nous laisse dans notre coin et ça nous va très bien"...