CONFORT
Premier point très important et rassurant : contrairement à sa petite sœur la KD 9, la KD 10 est très facilement enfilable. Le haut du chausson est composé d'une languette molle que l'on attrape pour entrer sans difficultés dans cette sneaker d'alien. Une fois dedans, on se sent comme chez soi très vite : le chausson verrouille le pied malgré une tige assez basse. En ce qui concerne le laçage, j'ai l'impression que les designers de Nike et d'adidas se livrent à un concours : qui inventera le système le plus inutile ? Esthétiquement, les lacets ressemblent à de petites cordes de marins, ils sont très épais et on pourrait se dire que, vu la surface qu'ils recouvrent, c'est révolutionnaire. Que nenni. C'est la rançon de la gloire pour la marque au swoosh : le chausson englobe tellement bien le pied que le laçage est – presque – superflu, j'ai eu beau serrer ma chaussure, la différence n'est pas énorme. Dès les premiers pas sur le parquet, un sentiment étrange m'envahit : la semelle colle à la voûte plantaire. Comme s'il y avait un effet de succion dès que j'ai enfilé la sneaker. Pas forcément agréable. Sous le capot, un full length zoom air, comprenez que la bulle soutient toute la chaussure. Espérons que Nike a travaillé la qualité de cette bulle, parce que l'an dernier, j'ai crevé mes KD9 en à peine 3 mois. Pour l'instant, la réponse de cet air max est bon, un peu raide, mais il s'assouplira avec le temps, les sauts, les changements de direction, en tout cas je l'espère.TRACTION
C'est étrange quand même. Comment une chaussure à 150 euros peut se retrouver avec une moins bonne traction qu'un modèle à 110 ? C'est tout le paradoxe de cette KD 10 qui, même si elle se défend sur parquet – propre – nécessite quand même qu'on essuie sa semelle régulièrement et avec élégance, en crachant dans ses mains puis en frottant. Gestes inutiles avec la Kyrie 3, dont la gomme faisait vraiment la différence. Le fait que la semelle soit coupée en deux, la césure se faisant juste entre les orteils et le début du coup de pied, améliore certes la souplesse de l'ensemble. Mais ces espèces de motifs « crop circles » qu'on croirait sortis d'un film de Night Shyamalan, ne sont pas efficaces.STYLE
« La mode se démode, le style, jamais » disait Coco Chanel. Si elle n'est pas devenue une icône grâce à ses cross et ses backpasses, la native de Saumur voyait juste. L'apparence d'une sneaker est fondamentale. Et la KD 10 impressionne ! Racée, moderne, elle détonne. Les passants des lacets sont placés très bas, presque au niveau de la semelle et donnent une apparence futuriste à cette 10ème KD. Le full length zoom air est aussi très esthétique, j'ai un petit faible pour son rendu dans les coloris Igloo et Anniversary. En coloris "Still KD", celui que j'ai reçu, le seul problème c'est... qu'on n'a pas envie de jouer avec pour les garder intactes ! Après le premier entrainement, elles paraissent déjà salies, la semelle comme le chausson en flyknit. Je n'ose imaginer jouer dehors avec. A quoi ressembleront-elles après quelques mois d'utilisation ? C'est la rançon du style. Evitez de vous faire marcher dessus et arrêtez donc de vous plaindre.DURÉE DE VIE
La KD est une duchesse, une chaussure de salon élégante. Oubliez-la si vous jouez sur des parquets en béton et que vous cherchez l'équivalent des Kaiser en sneaker de basket. Le flyknit tient la route, même si l'on peut déplorer qu'il se mouille vite pendant l'effort et que donc, des odeurs assez inhumaines peuvent être observées après quelques utilisations. La KD 10 est belle, elle nous fait de l’œil, mais l'on prie pour qu'elle survive plus longtemps que sa version précédente, surtout à ce prix-là ! Souvenez-vous, l'été dernier, l'ailier des Warriors avait déclaré qu'il était « un joueur d'élite, pas un joueur dont la chaussure se vend 88 dollars ». Très bien, Kevin, mais derrière il faut assumer !COLORIS PRÉFÉRÉS
"Igloo", tout en fraîcheur kiss cool. "Anniversary", pour son bleu glacial rehaussé par son swoosh très « BHM ». "University Red", qu'Huma Thurmann aurait pu porter après avoir découpé des mecs dans Kill Bill. "Peach Jam", parce que l'été n'est pas fini et que la shoe ressemble à un cocktail fruité.Bilan
La Nike KD 10 modernise la KD 9 en piochant dans ses bons côtés (bulle sous tout le pied, chausson qui verrouille), mais n'a pas une traction de Hall of Famer et c'est bien dommage. Son prix la dessert aussi. Elle est faite pour des postes 2-3 sans appuis lourds qui veulent se démarquer sur les parquets.Points Forts de la Nike KD 10
- Un style unique.
- Un bon amorti grâce au full length zoom air.
- Un chausson qui englobe le pied et rassure.
Points faibles de la Nike KD 10
- Son prix ! 150 euros, quand on trouve la Kyrie 3 ou la Harden Vol.1 moins cher, c'est étrange.
- A voir, mais sa durée de vie ne me semble pas casser un record.
- Une traction en dessous de ce que sait faire Nike.